Dans le flot des querelles qui opposent le Parti Authenticité et Modernité à son ennemi historique, le trouble est rarement semé au sein du parti de l’opposition. Dans son édition du 17 juillet, le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia relate le sursaut de stupeur et d’indignation des militants du PAM, provoqué par la tentative de rapprochement avec le PJD menée par le secrétaire général du parti, Abdellatif Ouahbi.
Le journal explique que la frénésie s’est emparée de la scène politique à la suite du meeting du secrétaire général avec le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani dimanche dernier. Les réactions suscitées par les figures les plus virulentes du PJD ont été jugées excessives par les militants de PAM. C’est le cas notamment des propos tenus par Abdelali Hamieddine qui évoque «la liquidation de l’héritage du passé et les faits cachés du parti». Des déclarations considérées comme volontairement provocatrices par la jeune députée parlementaire Ibtissame Azzaoui, qui, dans une publication, dénonce les propos de Hamieddine et réclame une enquête pour prouver ces «fausses allégations».
Dans un communiqué portant plusieurs signatures du parti, les militants de PAM protestent contre le modus vivendi du secrétaire général, et pour avoir «rabaissé le PAM». Les cadres de l’organisation reprochent également à ce rapprochement «d’être non conforme à la ligne politique du parti et à son projet moderne démocratique et de rajouter que, le PAM n’a aucune leçon à retenir d’un parti qui doit rendre des comptes au peuple marocain, en particulier sur ses deux derniers mandats». Le communiqué précise également que «la tentative de redéfinition de la ligne politique du parti le fait basculer de son positionnement historique.
Tenu pour responsable de l’humiliation du parti, Abdellatif Ouahbi est accusé par ses détracteurs de remettre en question l'indépendance du parti et de porter de graves accusations contre le parti, pour avoir tenté d’ouvrir un nouveau chapitre avec le PJD. Citant le communiqué publié par le groupe d’opposants, le journal note que cette prise de position «affecte tous les militants du PAM et sape en profondeur la légitimité du parti sur la scène politique».
C’est un secret de Polichinelle: Ouahbi entendait depuis sa nomination revoir la ligne du parti vis-à-vis du PJD. Un positionnement qui, à l’évidence, est loin d’aboutir à un large consensus. Surtout que l’opposition entre les deux formations a toujours fait la pluie et le beau temps de la vie politique au Maroc.