A l’approche des prochaines échéances électorales, le PAM vit la plus grave crise interne depuis sa création. Une guerre de positions dont les répercussions ont touché de plein fouet le groupe parlementaire à la Chambre des représentants dont le président, Mohamed Aboudrar, a été révoqué par le secrétaire général du parti, Abdellatif Ouahbi. Dans une interview qui sera publiée ce mercredi par le quotidien Al Akhbar, Aboudrar ne mâche pas ses mots et fait des révélations-chocs sur un parti qui, dit-il, va droit vers le mur. Le député PAMiste va jusqu’à affirmer que le PAM est devenu une annexe du PJD. Il mène une guerre par procuration contre ses adversaires politiques.
Il en veut pour preuve que les islamistes se servent du PAM pour régler leurs comptes avec l’ex-ministre Rachid Talbi Alami et, par ricochet, avec le RNI. Il est vraiment ridicule, poursuit le même intervenant, de réclamer la création d’une commission d’enquête parlementaire pour une suspicion de fraude d’un montant qui ne dépasse pas 2,5 millions de dirhams. Cette manœuvre, souligne Aboudrar, vise à détourner l’attention de l’opinion publique des violations et des scandales causés par certains ministres du PJD. Un cynisme politique, poursuit-il, qui pousse de plus en plus de cadres du PAM à vouloir quitter ce navire, qui tangue dangereusement, pour partir vers d’autres cieux plus cléments.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 8 juillet, qu’Aboudrar souligne que cette situation a poussé plusieurs figures de proue à boycotter les activités du parti. Et de citer Hicham El M’hajri, Addi Bouarfa et bien d’autres. L’ex-président du groupe parlementaire du PAM nie catégoriquement l’existence d’une quelconque réconciliation entre les courants opposés au sein du PAM. Il est encore plus catégorique quand il évoque les prochaines échéances électorales, affirmant que le parti connaîtra des échecs cuisants: «Je n’exagère nullement si je vous dis que le parti ne disposera même pas d’un groupe parlementaire lors des prochaines échéances électorales. Car l’objectif essentiel de la direction actuelle se limite à garantir une accréditation confortable aux opportunistes qui courent après la présidence des conseils des régions, qu’ils considèrent comme des cavernes d’Ali Baba». Et Aboudrar d’enfoncer davantage le clou en indiquant que la direction du PAM n’aspire qu’à garantir un petit nombre de sièges. Son seul but étant d’entrer dans une coalition gouvernementale, quitte à ne disposer que d’un seul portefeuille ministériel, conclut le député PAMiste.