Au Mouvement Populaire, personne ne veut de la commission de la justice

Driss Sentissi.

Revue de presseLe poste de président de la commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme a jusqu’ici été proposé à trois parlementaires. Tous ont décliné cette proposition, mais le parti continue à s’y accrocher. Une revue de presse d’Assabah.

Le 30/04/2023 à 20h25

Le Mouvement Populaire s’apprête à tenir, dans son siège à Rabat, une réunion extraordinaire de son bureau politique. Certaines questions d’ordre organisationnel devront y être abordées, mais le principal point à l’ordre du jour sera l’affaire de Mohamed Moubdii, député et ex-ministre, accusé de détournement de fonds publics. Autre point, et non des moindres, qui sera abordé: le devenir de la présidence de la commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme.

D’après Assabah qui relaie cette information ce lundi 1er mai, la direction du parti, qui continue manifestement à s’accrocher à la présidence de cette commission, cherche un remplaçant pour Moubdii, qui en a démissionné le jour même de son arrestation.

C’est à Driss Sentissi, le chef du groupe parlementaire du MP à la première Chambre, qui vient tout juste de rentrer d’un voyage en France, que le parti a confié la mission de trouver ce remplaçant.

Or, il semble que personne ne veut de ce poste. En tout cas, le député de Khénifra Brahim Ouaba, qui a été en premier lieu approché, a décliné l’offre.

Il en est de même pour le parlementaire Adel Sbai qui a, lui aussi, signifié à son interlocuteur qu’il n’était pas intéressé par le poste, ce qui rend déjà la mission de trouver un nouveau représentant pour le poste très difficile pour la direction du parti.

Le bureau politique n’a cependant pas perdu espoir. Cette fois, c’est à l’un de ses membres, Mohamed Lahmouch, également parlementaire de la première Chambre, qu’il s’est adressé, lui suggérant de se présenter pour le poste.

Sa réponse a été la même que celle de ses deux collègues: il a gentiment décliné la proposition qui lui a été faite, ce qui fait dire au quotidien que le parti envisagerait finalement de confier cette responsabilité à l’une de ses députées femmes, et ce, même si aucune de ses parlementaires ne semble avoir les compétences nécessaires pour le poste.

D’après le quotidien, il paraît que l’arrestation de Mohamed Moubdii n’est pour rien dans cette situation, lui-même n’a dû accepter ce poste qu’en dernier recours.

Les deux candidats potentiels auquel le parti avait demandé de postuler pour le poste avant lui se sont désistés. C’est ainsi que quelques jours à peine après son élection, le poste est à nouveau devenu vacant.

Notons que le premier à avoir occupé la présidence de la commission est l’ancien ministre de la culture Mohamed Laârej. Toutefois, son élection avait été invalidée par la Cour constitutionnelle, pour le non-respect de mesures de sécurité sanitaire au cours de sa campagne électorale. A sa suite, le poste est revenu à Mohamed Fadili qui, lui aussi, a été déchu de son mandat pour fraude électorale.

Par ailleurs, indique le quotidien, l’arrestation de Mohamed Moubdii a entraîné une série de réactions mitigées dans son parti. Atteint d’un diabète, selon Assabah, il se trouve dans un état de santé inquiétant.

Par Amyne Asmlal
Le 30/04/2023 à 20h25