Comment la police française est-elle parvenue à localiser Abaaoud et sa cousine Hasna Ait Boulahcen? Comment ont-ils été neutralisés? Les réponses à ces questions et à tant d’autres se trouvent, selon le numéro de ce lundi 4 janvier d’Akhbar Al Yaoum, dans les 6.000 PV de la police française, rendus publics, récemment, par Le Monde. Selon ces documents, c’est l’appel téléphonique d’un Français qui a aidé à localiser Abdelhamid Abaaoud. «Ce témoin a eu des doutes lorsqu’Ait Boulahcen s’est procuré des vêtements pour homme alors qu’il savait qu’elle n’entretenait de relation avec personne», précise le journal.
La police a immédiatement placé la cousine d’Abaaoud sous étroite surveillance, ce qui permettra de remonter jusqu’au suspect. Les forces de police découvriront, en effet, que la cousine avait loué un appartement à Saint-Denis, à l’aide d’un intermédiaire, Mohamed Soumah. Le 17 novembre, Hasnaa a encaissé un mandat postal de 750 euros, envoyé par le témoin. Le même jour, à 20H30, des caméras de surveillance l'ont filmée en compagnie d’Abaaoud à l’Igloo végétal, un lieu aménagé par les sans-abris qui s'en servent comme refuge pour dormir. La police a alors, très rapidement, enerclé les lieux.
Les PV de la police française révèlent par ailleurs qu’Abaaoud était accompagné, au moment même des attentats, d’une autre personne qui reste jusqu’ici non identifiée. «Les deux suspects sont montés, à 21h50, à bord d’une Seat qu’ils ont abandonnée plus tard à Montreuil», ajoute le journal. C’est ce véhicule qui a été utilisé pour commettre les attentats.
Vêtu d’une veste et d'un pantalon noirs et de chaussures de sport de couleur orange, Abaaoud arborait, sur les vidéos, un air satisfait. Les deux individus resteront près du Bataclan jusqu’à 00h28. «Ils observaient les interventions de la Police», souligne le journal. A 00h44, Abaaoud a utilisé son téléphone portable pour contacter un numéro en Belgique. Après 4 jours de planque à l’Igloo végétarien, Hasnaa est entrée en scène pour abriter son cousin. Elle était alors accompagnée d'une personne qui, en réalisant à qui elle avait affaire, refusera de les aider. «Pas question pour cet homme d’aider ceux qui avaient tué plusieurs innocents», ajoute le journal. L’appel téléphonique du témoin mettra donc, heureusement, fin à cette cavale.