Le délai accordé par le gouverneur de la préfecture Al Fida-Mers Sultan à Mohamed Boudrika pour qu’il reprenne ses activités de président de l’arrondissement de Mers Sultan, dans le centre-ville de Casablanca, expire ce mercredi 24 avril 2024.
L’expiration du délai mentionné dans ce courrier laisse donc présager le déclenchement de la procédure de révocation de Mohamed Boudrika, après une longue absence de plus de quatre mois, qu’il a justifiée sur Facebook par le fait d’avoir «subi deux opérations chirurgicales à cœur ouvert à Londres», relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 25 avril 2024.
Dans le courrier qu’il lui a adressé, le gouverneur de la préfecture Al Fida-Mers Sultan précise que «les données en possession des autorités locales indiquent que Mohamed Boudrika a cessé d’exercer ses fonctions à la tête du conseil d’arrondissement depuis la session ordinaire du mois de janvier, qui a eu lieu le 10 janvier 2024».
Cette situation, explique la lettre du gouverneur, «a eu des conséquences négatives sur les besoins immédiats nécessaires au fonctionnement normal de [cet] arrondissement» de Casablanca, et a totalement paralysé les services administratifs, nuisant donc «fortement [...] aux intérêts» des usagers de cet arrondissement.
La lettre de mise en demeure que le gouverneur de la préfecture d’Al Fida-Mers Sultan a adressée à ce président d’un conseil d’arrondissement de Casablanca l’enjoint à «reprendre ses activités à la tête du conseil de l’arrondissement de Mers Sultan sur la base des dispositions du chapitre 145 de la Constitution et des articles 20 et 21 de la loi organique n° 113.14 relative aux communes», précise Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 25 avril 2024.
Parmi les dispositions de l’article 20 de cette loi, les cas dans lesquels le président est considéré en cessation d’exercice de sa fonction sont énumérés, dont, entre autres, son décès, sa démission volontaire, sa condamnation en vertu d’un jugement, et le fait d’avoir cessé d’exercer son activité «sans motif» valable.
Le quotidien explique que, si ce dernier cas est retenu, comme le laisse penser le courrier adressé par le gouverneur à ce président d’une des communes dont il a la responsabilité, Mohamed Boudrika sera considéré comme étant «démis de ses fonctions» et le bureau qui compose la direction collégiale de cet arrondissement sera «dissous de plein droit».
Cette mise en demeure survient toutefois après que Mohamed Boudrika a adressé une lettre aux autorités, via le directeur des services de l’arrondissement qu’il préside, les informant se trouver en séjour à l’étranger pour des «raisons médicales».
Malgré les explications qu’il a bien voulu fournir, indique Al Ahdath Al Maghribia, son absence prolongée entraîne plusieurs interrogations, aussi bien auprès des élus de cet arrondissement que parmi ses usagers.
Selon certaines rumeurs persistantes, Mohamed Boudrika aurait quitté le territoire national parce qu’il faisait l’objet de plusieurs poursuites judiciaires, qui concernent ses activités de promoteur immobilier.
Il y a quelques semaines, le président du conseil d’arrondissement de Mers Sultan a d’ailleurs été condamné à une peine d’an de prison avec sursis et au versement d’une amende de 232.500 dirhams. Il s’agissait d’une affaire de chèques sans provision, qu’il avait émis au nom de sa société de promotion immobilière, Jnane Mediouna.