Ariri remet une couche "au prince de l’insulte"

Prince Moulay Hicham.

Prince Moulay Hicham. . DR

Revue de presseKiosque360. Dans un article paru sur son hebdomadaire Al Watan Al Aan, le journaliste Abderrahim Ariri révèle un autre aspect du prince : sa propension aux invectives et les épithètes injurieuses dont il qualifiait Fouad Ali El Himma et Hamidou Laanigri.

Le 23/04/2014 à 20h43

Le journaliste Abderrahim Ariri revient à la charge en publiant les détails de ses tête-à-tête avec Moulay Hicham. Dans un article paru sur les colonnes de son hebdomadaire Al Watan Al Aan, daté du jeudi 24 avril, il révèle un autre aspect du prince : sa propension aux invectives et les épithètes injurieuses dont il qualifiait Fouad Ali El Himma et Hamidou Laanigri. Après une première sortie, la semaine dernière, dans laquelle il a dévoilé les grandes lignes de la stratégie médiatique de Moulay Hicham, visant à amoindrir progressivement l'aura de l'institution royale, le directeur de publication de El Watan Al Aan, Abderrahim Ariri, remet une couche en publiant des détails croustillants sur ses tête-à-tête avec le prince. Ariri qui avait été choisi, parmi d'autres, pour chapeauter un organe de presse dans lequel le cousin du roi allait investir jusqu'à 50 millions DH, partage les souvenirs d'une époque où il était proche de Moulay Hicham.

Un prince au langage roturier

Selon Ariri, la première raison qui l'a poussé à réagir à la publication du livre "Journal d'un prince banni" est que l'auteur prétend que son œuvre contribue au débat sur la monarchie, le présent et le futur du Maroc. Partant de ce constat et parce que l'élite politique et intellectuelle de ce pays est concernée par ce genre de débat, le journaliste a cru bon de s'intéresser au livre mais après l'avoir lu, il n'a pas réussi à y trouver une seule "idée mûre" ou ne serait-ce que l'ombre d'un "projet politique ou social". Ce qui confirme l'idée que le journaliste s'est fait du prince en qui il n'a jamais reconnu "les qualités d'un homme d'Etat ou celles d'un académicien, lauréat de la prestigieuse université américaine de Princeton". Le plus grave selon Ariri, "c'est quand tu le côtoies de près, tu as l'impression d'être en présence d'un videur (de discothèque ou de bar, ndlr) et non d'un prince descendant d'une dynastie de chorfa (descendance généalogique liée directement au prophète Sidna Mohamed, ndlr)". Il ajoute que "ses propos vulgaires sont truffés d'injures et d'insultes et de termes qui connotent une futilisation des adversaires quel que soit leur rang".Une fois, raconte le journaliste, "j'ai été médusé de le voir traiter de puérilles des personnes faisant partie de l'entourage immédiat de Mohammed VI ("Brahch", le terme utilisé en arabe a une connotation encore plus péjorative). Le prince aurait dit au journaliste que ces "brahchs qui font partie de l'entourage du roi" ne comprennent rien et d'ajouter sur un ton nostalgique "où sont passés les gens qui entouraient Hassan II?" Pour le prince, ceux qui composent le cercle restreint du roi seraient juste des opportunistes qui "protègent leurs intérêts personnels". Quand le journaliste lui a répondu que Christine Serfati, épouse du défunt Abraham Serfati, s'est montrée incrédule quand il lui a dit que sa maison à Rabat était hypothéquée, Moulay Hicham a répondu que ce n'étaient pas les propos de Mme Serfati mais ceux du "Cafard”"et de "lem3enguer" faisant respectivement allusion à Fouad Ali El Himma et au général Hamidou Laânigri. Quand l'Instance équité et réconciliation a été créée, le journaliste a dit au prince qu'il a quelque chose de personnel contre le roi et qu'il vaut mieux qu'il règle définitivement ce problème en prenant position. Le prince avait à cette époque dit à Ariri « viendra le temps où tout sera dévoilé et les responsabilités définies. Je connais le makhzen".

La lettre manuscrite du princeAriri rappelle dans son article qu'il a toujours mis une distance entre lui le prince, en ce qui concerne l'argent notamment. Il a exprimé néanmoins sa déception quand le prince a fait allusion à lui sans le nommer et surtout en faisant croire qu'il ne l'a jamais rencontré. Pour confirmer ses dires, il apporte une preuve tangible, une lettre écrite de la main du prince dans laquelle il explique les raisons pour lesquelles il a assisté à la célébration du cinquantenaire de l'indépendance du Maroc. Une preuve qui ne confirme pas seulement les liens privilégiés qu'entretenaient les deux hommes mais aussi le caractère paradoxal des propos du prince, capable d'adopter une attitude aux antipodes de celle qu'il affiche habituellement quand il se sent proche des cercles de décision. Abderrahim Ariri termine son article par une petite phrase : "ceci n'est qu'une goutte dans un océan et ma besace est encore pleine à craquer d'informations!"

Par Fatima Moho
Le 23/04/2014 à 20h43