Sorties et approuvées à la toute fin du mandat de l’actuel gouvernement, les lois organiques relatives à l’amazighité ne font, selon des centaines d’activistes amazighs, qu’«exprimer encore une fois la discrimination contre les Amazighs et affecter l’unité nationale», en parfaite contradiction avec la loi fondamentale de 2011, rapporte Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition de ce jeudi 6 octobre .
«Plus de 450 activistes amazighs appartenant à des organisations nationales, réseaux et associations locales ont exprimé leur grogne contre la manière avec laquelle le gouvernement Benkirane a traité le dossier de l’amazighité, affirmant leur rejet des deux lois organiques y afférentes», fait savoir le quotidien arabophone.
Signé par des associations et des réseaux répartis dans tout le royaume, tels que Tamaynout, Tilelli N’Udrar-Ayt Baha, Marchika-Nador, Tira, Azemza-Taroudant, Tagzirt-Essaouira, la Confédération des associations amazighes du Nord, le Manifeste fait part, selon Al Ahdath, de la "déception des réseaux et associations amazighs du cours qu’a pris le dossier de la langue amazighe et du traitement réservé par les institutions de l’Etat aux doléances et plaidoyers, exprimés au sein de leurs structures".
Ils ont également dénoncé ce qu’ils ont qualifié d’«exclusion systématique» de leur droit à la participation politique et à l’élaboration des politiques publiques ayant trait à l’amazighité, comme le stipule la Constitution de 2011 et les conventions internationales approuvées par le royaume, fait remarquer la publication, avant d’ajouter que «ceci met à l’épreuve la question de la confiance dans les institutions de l’Etat et dans l’expérience démocratique tant auto-proclamée».
Les signataires ont rappelé que le mouvement amazigh contribue, depuis un demi-siècle, à la lutte pour l’édification démocratique et à la consécration de la justice linguistique, culturelle, sociale et politique au Maroc, conclut le journal.