La gauche joue aujourd’hui un rôle secondaire sur la scène politique nationale. «Il est clair qu’elle a besoin d’un nouveau souffle qui puisse rompre avec les conflits de la gauche traditionnelle. C’est pourquoi l’Alternative démocratique est considérée comme une nouvelle réponse au repli de la gauche sur l’échiquier politique», a déclaré à Assabah Ali El Yazghi, leader de l’Alternative démocratique.
Pour lui, la création de ce parti est le résultat d’une profonde réflexion. Al Badil dimocrati regroupe des cadres et acteurs qui ne se retrouvaient plus dans l’ancien régime. Une valeur ajoutée indéniable qui enrichira la vie politique marocaine.
Selon Assabah, plusieurs membres ayant participé à la création du parti se sont retirés lors du congrès constitutif. Si, pour El Yazghi, les acteurs qui ont choisi de s’éloigner de ce projet sont tout à fait dans leur droit, beaucoup d’entre eux l’ont fait pour des raisons personnelles. «A l’exemple de Tarik Kabbaj qui a déclaré à la presse avoir pris sa retraite politique», souligne El Yazghi. Le départ de gros calibres ne semble donc pas le perturber. Pour le leader du nouveau parti, les jeunes cadres d’aujourd’hui sont les figures emblématiques de la gauche de demain.
Par ailleurs, relève El Yazghi, les membres des autres partis politiques, invités mais absents du congrès, ont pour la plupart des agendas chargés qui ne leur ont pas permis de répondre à l’invitation de l’Alternative démocratique. «Ceci dit, plusieurs d’entre eux ne croyaient pas vraiment à notre projet», a-t-il indiqué.
Par ailleurs, le parti veut profiter des élections législatives d’octobre pour se faire connaître. «Nous n’imaginons pas notre parti obtenir une victoire écrasante lors de ces élections. Cependant, nous ne pouvons laisser passer cette occasion de faire connaître notre programme économique et social. C’est la seule occasion où il est permis de faire du porte-à-porte.»Le véritable défi, pour l’Alternative démocratique, est de se démarquer lors des élections de 2021 et 2026.
En attendant, le leader du parti doit abandonner son siège au Parlement. D’autres le suivront lorsque le moment sera venu. «Beaucoup d’entre eux ont des engagements envers les citoyens qui ont voté pour eux», a encore souligné El Yazghi.