«Toute personne connaissant les valeurs de l’islam, son essence et ses enseignements, sait pertinemment que cette religion est une religion de savoir et de travail». Tel est le message qui a été adressé par le président Bouteflika aux Algériens, hier lundi.
Bouteflika découvre que le travail n’est pas le sport national préféré de l'Algérie, qui a développé cette fâcheuse habitude de vivre sur la rente pétrolière (98% des revenus en devises et 60% des recettes budgétaires !).
Pas besoin d’être devin pour imaginer l’impasse -et quelle impasse !-, dans laquelle se trouve l’Algérie, qui voit fondre son magot avec la baisse du prix du baril (30 dollars). Les prévisions sont alarmantes. Les recettes ne devraient plus être que de 22 milliards en 2016, contre 58 milliards en 2014.
«Impasse» dites-vous ? Le président Bouteflika, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est d’un tout autre avis. Il fait appel cette fois à un «hadith» du prophète Mohammed pour cultiver la bonne parole. «Si la fin du monde venait à survenir alors que l’un d’entre vous tenait dans sa main une plante, alors s’il peut la planter avant la fin du monde, qu’il le fasse» (fin de la citation).
Maintenant, il paraît qu’il va falloir en penser quelque chose ? Or, rien. A part cette tonalité «apocalyptique» dans le message de Bouteflika. Le président algérien est-il préoccupé par le «trou» de la couche d’ozone ou par le trou béant des caisses publiques algériennes ? Dans un cas comme dans l’autre, la question est existentielle.
Voilà, le mot est lâché. Pas besoin d’avoir lu «L’Etre et le néant» de Jean-Paul Sartre pour comprendre que l’Algérie est aujourd’hui confrontée à une question existentielle. Et ce n’est surtout pas le président Bouteflika qui dira le contraire, lui qui a finalement invité son gouvernement à «dire la vérité» aux Algériens. En vérité, il était temps …