Abdelaziz Belkhadem, ancien serétaire général du Front de libération nationale (FLN, au pouvoir), a estimé que la réouverture des frontières terrestres entre l'Algérie et le Maroc était "inévitable". Belkhadem, également chef du gouvernement de 2006 à 2008, a assuré que ces frontières, fermées depuis 1994, en raison de l'attentat terroriste à l'Hôtel Atlas Asni à Marrakech, seront "bientôt rouvertes".
La sortie de Belkhadem marque un retour en force de ce cacique du FLN sur la scène politique algérienne, cherchant ainsi à se positionner en perspective de la présidentielle algérienne prévue en 2019.
Belkhademn n'a pas manqué de tacler au passage le nouveau chef du FLN, Jamel Ould Abbes, imposé par le clan présidentiel à la tête du FLN, en remplacement d'Ammar Saïdani, dont les raisons d'éviction sont directement liées à sa prise de position contre le soutien apporté par Alger au Polisario. Pour rappel, Ammar Saïdani avait appelé sur la chaîne d'Ennahar, tribune des officiers du renseignement militaire algérien (Département du renseignement et de la sécurité, DRS), à l'abandon du front séparatiste par le pouvoir algérien, à la faveur d'une réconciliation avec le Maroc et de la redynamisation du projet maghrébin appelé des voeux des peuples de la région.
Abdelaziz Belkhadem, l'un des symboles de la résistance algérienne, emboîte ainsi le pas à Ammar Saïdani, au risque de s'attirer les foudres d'une oligarchie algérienne résolument hostile à toute normalisation avec le Maroc. "En août 2014, l’ancien patron du FLN a été chassé du parti et destitué par le président Bouteflika de son poste de conseiller spécial. Mort? Enterré sous une pelletée de sable? Il est dit qu’en politique on ne meurt jamais et l’on peut rebondir à chaque instant, mais à quel prix? Le choix du support par Belkhadem pour s’attaquer au gouvernement, au nouveau secrétaire général du FLN, le ton et les sujets abordés, comme la réouverture des frontières avec le Maroc, sont des indicateurs qui ne trompent pas. Il s’agit ni plus ni moins d’une offre de service aux monarchies du Golfe via le roi Mohammed VI", décoche un site d'information algérien.
Une chose reste sûre: Belkhadem jette un gros pavé dans la mare d'un pouvoir algérien plus que jamais isolé sur la scène internationale, de surcroît miné par une crise politique, économique et sociale sans précédent.