Les policiers de la capitale algérienne ont entamé un mouvement de protestation inédit en solidarité avec leurs collègues de Ghardaïa pour revendiquer l'amélioration de leurs conditions socio-professionnelles, et demandent notamment le départ du directeur général de la sûreté nationale, le général Abdelghani Hamel. Dans un document distribué à la presse, ils réclament la revalorisation de leurs rémunérations, le droit au logement social et la constitution d'un syndicat autonome.Face à la mobilisation des policiers, le ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaiz, s'est rendu mardi soir à Ghardaia pour rassurer les manifestants quant à la prise en considération de leurs revendications matérielles et professionnelles, rapporte la MAP. Les éléments des forces de l'ordre déployés à Ghardaia se plaignent des "agressions" dont ils sont victimes et des conditions hostiles dans lesquelles ils accomplissent leur mission, dans cette région touchée par des affrontements intercommunautaires depuis plusieurs mois.Des milliers de personnes ont également défilé, mardi à Berriane, à 45 km au nord de Ghardaia, pour demander la vérité sur la mort de deux jeunes de cette commune lors des récents affrontements, et la traduction des responsables devant la justice. Le même jour, dans le chef-lieu de la wilaya, les affrontements entre policiers et protestataires, en cours depuis le week-end, ont fait une troisième victime, qui aurait été touchée par une bombe lacrymogène, d'après une source locale.La wilaya de Ghardaïa, qui a connu une accalmie relative l'été dernier, est le théâtre de violences récurrentes entre la communauté mozabite berbérophone, de rite ibadite, et celle des Chaâmbas arabophones malékites. Les affrontements entre les deux communautés ont fait, depuis le début de l'année, pas moins de vingt morts et des dizaines de blessés.
Par Le360
Le 15/10/2014 à 14h21