Amar Belani, que le régime algérien avait nommé, il y a tout juste un an, au poste kafkaïen d’«envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb» a-t-il été promu, ou mis au placard par la junte algérienne, en devenant, depuis vendredi dernier, le secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères?
Plumitif de son état, Amar Belani a vite fait d’abreuver d’injonctions les médias qu’il remplit de ses inepties pour présenter cette éviction comme une promotion. Le site TSA allant jusqu’à affirmer que «si la nomination de Belani il y a une année comme Envoyé spécial, n’avait pas été bien accueillie au Maroc, sa promotion au poste de secrétaire général du ministère des affaires étrangères le sera sans doute encore moins».
Pourtant cette «promotion» a tout l’air d’une sanction. Elle intervient moins d’une semaine après les mensonges diffusés dans les médias par Belani à l’issue des travaux de la réunion du Conseil de la Ligue arabe (les 6 et 7 septembre derniers au Caire). Alors que le régime algérien a adopté l’«aplaventrisme» comme règle absolue pour sauver la tenue à Alger du sommet de la Ligue arabe, le bavard Amar Belani a fait part de l’amertume et du désespoir de la junte en s’attaquant à un «petit groupe» d’Etats membres de cette instance.
Lire aussi : Sommet de la Ligue arabe: la junte algérienne passe des discours conquérants aux lamentations
Dans une déclaration, reprise le 7 septembre par l’agence de presse officielle et l’ensemble des médias algériens, Belani a affirmé qu'«il est malheureux de dresser le constat amer de l'instrumentalisation de la Ligue des Etats arabes, par un petit groupe au service d'intérêts étroits, dans des joutes stériles qui éloignent la Ligue de sa vocation essentielle et limite ses contributions tant à la promotion de la cause légitime du peuple palestinien qu’à la résilience nécessaire pour relever les défis du monde contemporain».
Selon nos informations, cette sortie de Belani n’a été ni du goût du secrétariat de la Ligue arabe, ni de celui des Etats influents au sein de cette instance. Habitué à aboyer contre le Royaume sans coup férir, cette fois-ci le scribouillard a eu affaire aux foudres de ses maîtres dans le système militaro-plitioque qui l’ont mis au placard, en signe de soumission envers le «petit groupe» d’Etats arabes dont il a insulté les décisions souveraines.
Ainsi donc, le régime algérien a sommé Belani de «fermer sa gueule» jusqu’à nouvel ordre. Il sera confiné dans un poste de la haute administration qui lui impose une discrétion totale, mais qui nécessite d’autres compétences que celles d’un scribouillard. Pas de doute que le ministère algérien des AFfaire étrangères sera traversé de l’intérieur par de fortes turbulences. Il convient de rappeler d'ailleurs ici que Amar Belani avait été mis à la retraite par l’ancien chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum, qui avait vite compris que ce plumitif était de fait une erreur de casting dans le corps des diplomates.