Al Adl Wal Ihsane cherche-t-il à souffler sur les braises? Alors que la situation semble se calmer à Al Hoceima et ses environs, voici que ce mouvement, par la voix d’un de ces leaders, sort de son silence pour affirmer que cettre trêve ne sera pas pour durer, rapporte Akhbar Al Yaoum, dans son édition du mercredi 30 août.
Il y a pourtant aujourd’hui, avance le quotidien, des signes annonçant que la crise pourrait être définitivement réglée dans le Rif. Mais Al Adl Wal Ihsane ne l'entend pas de cette oreille et vient faire vaciller les espoirs, nourris par une large frange de la population, d'un retour à la normale.
Par la voix de Hassan Benajeh, un de ses leaders, le mouvement affirme ne pas croire à un règlement de la situation. «S’il y en a qui veulent croire à la sortie de cette crise, libre à eux. Mais la réalité sur le terrain leur dira qui a raison», a-t-il déclaré à Akhbar Al Yaoum. «Le calme qu'il y a aujourd’hui ne durera pas très longtemps», a encore ajouté le leader en assurant que «le mouvement soutiendra toujours les manifestants sur le terrain». Il rappelle aussi, sur les colonnes du journal, qu’Al Adl Wal Ihsane est suffisamment bien représenté auprès des groupes leaders des protestations et, particulièrement, des coordinations créées dans différentes villes du royaume pour soutenir les protestataires.
Depuis que le mouvement s’est emparé des revendications légitimes des populations du Rif pour en faire une bataille politique, Hassan Benajeh est souvent montré du doigt, relève le journal. Certes, dans sa déclaration à Akhbar Al Yaoum, il insiste sur le fait qu’Al Adl Wal Ihsane n’a pas pour but de politiser la situation d’Al Hoceima mais de soutenir les populations locales. Cependant, il est difficile de convaincre avec de simples mots alors que les événements des derniers mois ont suffisamment démontré que le mouvement avait bien joué un rôle dans l’escalade. Pour preuve, il a été le seul à parrainer, voire à organiser la marche du 11 juin dernier.