Al Hoceima: le nouveau ministre des droits de l’Homme sort de son mutisme

Mustapha Ramid, ministre d'État chargé des droits de l'Homme. . DR

Revue de presseKiosque360. Pour sa première sortie officielle en tant que ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, Mustapha Ramid n’a pas dérogé à la ligne générale de l’Exécutif.

Le 08/07/2017 à 15h45

Pour sa première sortie officielle en tant que ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, Mustapha Ramid est resté fidèle à la ligne générale de l’Exécutif. En effet, affirme le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition des 8 et 9 juillet, le premier rapport qu’il a présenté devant la presse et les ONG reprend la position officielle du gouvernement sur les événements d’Al Hoceima.

Jeudi, rapporte le quotidien, le ministre d’Etat a affirmé, tout en regrettant les difficiles conditions de dialogue, que certains acteurs associatifs altéraient les faits. Le gouvernement a essayé, par ses propres moyens et dans une démarche de concertation, de rendre compte de façon neutre et impartiale de la situation dans la ville, précise Mustapha Ramid.

Le ministre a d’ailleurs tenu à lever l’ambigüité sur la mort tragique de Mouhcine Fikri, précisant qu’il avait été tué accidentellement par son ami. Ce faisant, le ministre a innocenté les autorités publiques de la mort atroce, le 28 octobre dernier, de ce marchand de poisson broyé dans une benne. Mustapha Ramid s’est également attardé sur ces 8 derniers mois de manifestations, précisant que pas moins de 500 marches, rassemblements et sit-in ont été organisées depuis le 28 octobre. Durant ces manifestations, 416 agents de sécurité et 45 manifestants ont été blessés.

En outre, précise Ramid, cité par Al Ahdath Al Maghribia, toutes les allégations de torture ou de mauvais traitements évoquées par les manifestants interpellés seront prises au sérieux et seront sévèrement sanctionnées au cas où elles seraient avérées. D'ailleurs, affirme encore le ministre, 66 personnes ont été présentées aux médecins pour expertise médicale.

Mustapha Ramid a également évoqué, sans le citer, le cas de Nasser Zefzafi, souligne le quotidien Al Massae dans son édition du week-end. Le ministre a, à ce propos, relevé que la violence avait été à son comble quand les autorités avaient tenté d’arrêter le "leader" du mouvement qui avait perturbé, le 26 avril dernier, le déroulement de la prière du vendredi dans une mosquée de la ville. «Cet acte ne peut aucunement être toléré, d'un point de vue purement religieux», affirme le ministre.

Mustapha Ramid s’est dit, par ailleurs, outré de voir que les manifestations avaient subitement repris, les 26 et 27 juin, soit moins de 24 heures après le conseil des ministres à l'occasion duquel le Souverain avait exprimé «sa déception, son mécontentement et sa préoccupation, au sujet de la non-exécution, dans les délais impartis, des projets relatifs au grand programme de développement de la région». 

Le ministre d’Etat a conclu son intervention en affirmant qu’on ne pouvait, en aucun cas, accuser les autorités de provoquer des affrontements et d’envenimer sciemment la situation. Il n’a jamais non plus été question de «complot», a-t-il souligné. 

Par Amyne Asmlal
Le 08/07/2017 à 15h45