Interpellé en commission parlementaire par des députés qui lui reprochent le «renvoi abusif» de nombre d’imams de mosquées par son département, Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des affaires islamiques a expliqué, d'après le quotidien Assabah du mardi 12 novembre, que ces renvois n’ont pas été décidés à la légère ou abusivement, comme l’estiment certains.
La décision de se séparer de certains imams est liée à leurs prises de positions politiques, où ils se sont attaqués, du haut du minbar, lors de leurs prêches, à certains hommes politiques, tout en prenant la défense d’autres. Malgré les avertissements répétés du département de tutelle, ces imams ont toujours fait la sourde oreille, selon Ahmed Toufiq.
Or, ils sont tenus de se conformer au Manuel de l’imam dans leurs prêches, manuel qui décrit clairement le modèle religieux à travers lequel ils doivent expliquer aux fidèles les préceptes de leur religion. Ce modèle religieux marocain est basé sur l’unité des rangs et non sur l’appel à la division, a expliqué Ahmed Toufiq, qui explique que ces imams ont reçu une formation pointue sous la direction de oulémas, eux-mêmes professant selon une méthode d’enseignement unifiée, établie par le Conseil supérieur des Oulémas.
Par ailleurs, le ministre des Habous et des affaires islamiques a affirmé que son département était tenu par des instructions royales, afin de veiller scrupuleusement aux intérêts des imams de mosquée, des Morchids et mourchidates. C’est dans ce cadre, et en vue d’améliorer les conditions de ces personnes, que la première tranche des augmentations de salaires dont ont bénéficié 152.000 imams vient d’être versée, sans parler d'une couverture médicale, qui s’étend désormais à 262.000 d’entre eux.
En définitive, Ahmed Toufiq a dit agir pour défendre l’islam et le modèle religieux marocain contre la tentation de l’extrémisme et d'autres mouvements qui ne visent que la destruction de la société. Le ministre des Habous et des affaires islamiques a en outre expliqué, comme il l'a toujours fait devant les occidentaux, qu’au Maroc, la bei’a, contrairement au Contrat social de Jean-Jacques Rousseau, est un contrat par lequel les citoyens donnent toute légitimité politico-religieuse au Commandeur des croyants, afin qu’il veille sur leur religion, leur unité et le développement de leur nation.