Affecté par les propos de Rachid Talbi Alami, le PJD contre-attaque

Rachid Talbi Alami.

Rachid Talbi Alami. . DR

Le PJD tire à boulets rouges ce lundi sur Rachid Talbi Alami après que ce dernier ait assimilé la politique du président turc Erdogan à celle du parti islamiste marocain.

Le 24/09/2018 à 15h02

"C'est grave qu'un ministre en fonction puisse s'attaquer à un chef d'Etat en fonction, du jamais vu", a déclaré à le360 Lahcen Daoudi, un des principaux dirigeants du PJD et l’un des proches collaborateurs du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani.

Lors de l'université d'été du Rassemblement national des indépendants (RNI), tenu ce week-end à Marrakech, Rachid Talbi Alami, membre du bureau politique de ce parti, et par ailleurs ministre de la Jeunesse et des sports dans la coalition gouvernementale, a estimé que le président turc avait échoué durant son règne comme "l'ont été certains qui ont émis des doutes sur les institutions, sur les partis politiques, sur le Parlement (...) ceux qui ont voulu détruire le pays afin de mettre la main [dessus]".

Des propos et une attitude qui ont été jugés «graves», «inacceptables», «diffamatoires» et qualifiés «d'attaques contre la majorité», a estimé de son côté le numéro deux du PJD, Slimane El Amrani, dans une lettre ouverte adressée à Rachid Talbi Alami. 

Slimane El Amrani a fait prévaloir "le droit à la différence" entre le RNI et le PJD tout en rappelant à Rachid Talbi Alami - qui n'en est pas à sa première sortie contre le PJD- que si ce parti n'était pas convaincu par les valeurs de la démocratie, "il (le PJD, Ndlr) n'aurait jamais voté pour lui pour devenir président de la Chambre des représentants en 2016".

Il reste à savoir si cette sortie de Talbi Alami, jugée malencontreuse par le PJD, risque d'avoir des retombées néfastes sur la coalition gouvernementale.

Les avis en provenance du RNI et du PJD ne sont pas alarmants, les deux parties estimant que la marche du gouvernement n’en sera pas perturbée. De même, les partis de la majorité ne prévoient pas de réunir dans l'immédiat les six leaders politiques composant la majorité. Rien de grave, en somme.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 24/09/2018 à 15h02