Dans son édition du mardi 8 avril, le quotidien Akhbar Al Yaoum revient sur l'affaire de Zakaria Moumni. Le ministre Mohand Laenser fait des révélations sur les présumées négociations qui ont eu lieu entre son ancien département (ministère de l'Intérieur) et le boxeur, suite à son arrestation en 2011. Moumni aurait déclaré que Laenser l'avait contacté pour lui transmettre les sentiments de compassion du roi Mohammed VI ainsi que son mécontentement par rapport à ce qu'il avait vécu en détention. Il aurait également affirmé que le ministre lui avait dit que ses tortionnaires étaient intouchables et qu'ils ne feraient jamais l'objet de poursuites judiciaires. Des allégations démenties par l'ex-ministre de l'Intérieur qui, tout en reconnaissant être entré en contact avec Zakaria Moumni, deux ou trois fois, pour lui demander ce qu'il voulait réellement, nie l'avoir entretenu au sujet de la compassion du souverain ou des personnes que l'ancien boxeur qualifie de tortionnaires.
Le prix du silence : 60 millions de DH
Akhbar Al Yaoum rapporte que M'hand Laenser, actuel ministre de l'Aménagement du territoire et de l'urbanisme, a demandé à Moumni s'il voulait reprendre son travail au sein du ministère de la Jeunesse et des sports. Ce dernier a rétorqué que ses conditions de vie s'étaient gravement détériorées lors de son emprisonnement et qu'il avait besoin d'une somme d'argent pour effacer ses dettes et pouvoir rebondir. Il a envoyé par la suite une demande au département de l'Intérieur pour le financement d'un projet d'école. Moumni avait, à en croire le ministre haraki, demandé 60 millions de dirhams. La demande portant la signature de Zakaria Moumni est toujours dans les archives du ministère de l'Intérieur. Le journal ajoute que Moumni a débarqué par la suite à Rabat, après avoir informé les autorités françaises de son voyage. Le montant demandé étant trop conséquent et n'a pas été alloué au boxeur. Il a été filmé, cependant, par des éléments du renseignement marocain durant les négociations.
Al Akhbar a, pour sa part, repris un article de Mediapart sur tous ces usurpateurs qui enveniment les relations entre le Maroc et la France, dont Zakaria Moumni fait partie. Malgré les regrets exprimés au Maroc au plus haut niveau de l'Etat français, les relations entre les deux pays se sont installées dans le froid. La décision du Maroc de geler toute forme de coopération judiciaire reste toujours en vigueur. Le plus surprenant dans cette affaire est l'insistance de Zakaria Moumni à multiplier les pieds de grue devant la résidence royale à Paris.