Serait-ce une tentative d’influencer le cours de la justice de la part de Karama, ONG proche du PJD et fondée par Mustapha Ramid?C’est en tout cas l’avis d’un juriste consulté par Le360 et qui démonte l’argumentaire contenu dans un communiqué du Bureau exécutif de cette ONG (réuni le 4 septembre) avec un seul point à l’ordre du jour: l’affaire Nejjar-Benhammad.
Que dit Karama, l’ONG que préside Abdelali Hamieddine, également membre de la direction du PJD?
Grosso modo que la BNPJ a outrepassé les limites de la loi en allant déranger d’honnêtes gens au bord de la mer dans un coin isolé. Que les éléments de cette brigade n’avaient pas à interroger le couple, ni d’avertir la femme de Benhammad, voire de les emmener au siège de la BNPJ à Casablanca.
Et surtout, Karama se prononce pour les libertés individuelles (sexuelles dans ce cas de figure), sachant que son fondateur et actuel ministre de la Justice avait à maintes reprises juré ses grands dieux qu’il ne permettra jamais (de son mandat) qu’on touche à l’article 490 criminalisant les relations sexuelles hors mariage.
En d’autres termes, le PJD et ses tentacules (dont Karama) sont les ennemis jurés des libertés individuelles, sauf quand il s’agit des leurs!
Mieux, c’est la direction de toute une ONG qui se réunit un dimanche pour tirer à boulets rouges sur ceux qui ont osé traiter de cette affaire: médias, police…!
Dans une savante distribution des rôles, c’est Abdessamad Idrissi, avocat et député PJD, qui s’en prend à tous ceux qui, profitant du scandale Nejjar-Benhammad, ont demandé l’abrogation des articles 490 à 492 pénalisant les relations sexuelles hors mariage!
Concernant la BNPJ (Brigade nationale de la police judiciaire), un avocat du barreau de Casablanca nous explique que cette brigade, de par les textes qui encadrent son action, a une compétence territoriale nationale et est habilitée à sévir partout au Maroc, constater et intervenir pour réprimer toutes sortes de crimes.
Et ses éléments ont ramené à Casablanca le couple pris en flagrant délit puisque le siège central de cette brigade se trouve dans la capitale économique.
Karama sait d’ailleurs, mais fait semblant de l’ignorer, que c’est à la justice qui dira le dernier mot.
Le procès du couple reprendra le 22 de ce mois.