Affaire Laftit: ces «serviteurs de l’Etat» qui auraient bénéficié des lots de terrain à des prix avantageux

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Revue de presseKiosque360. Bien d’autres «serviteurs de l’Etat» auraient, à l’instar du wali de Rabat Abdelouafi Laftit, bénéficié de la cession de lots de terrain à des prix avantageux.

Le 26/07/2016 à 21h00

 L’ «affaire Laftit» continue de faire les manchettes des principaux titres de la presse nationale. «Scandale tonitruant… des responsables et des politiques partagent le gâteau du lotissement des serviteurs de l’Etat», titre Al Massae, dans son édition de ce mercredi 27 juillet.

«Le wali de Rabat, Abdelouafi Laftit, n’est pas le seul à avoir acquis un lot de terrain dans le quartier Souissi à des prix dérisoires», relève en effet le quotidien arabophone. «De nouveaux documents ont levé le voile sur d’autres bénéficiaires, avec à leur tête Driss Lachgar, premier secrétaire de l’USFP, Hassan Aourid, ancien porte-parole du palais royal, Habib Malki, dirigeant historique au parti d’Abderrahim Bouabid, outre Tewfik Hejira, ancien ministre istiqlalien de l’Habitat, et Meziane Belfkih, ancien conseiller royal décédé». 

«Selon les données contenues dans les nouveaux documents, Driss Lachgar a bénéficié d’un lot de terrain relevant du domaine des «serviteurs de l’Etat» au moment où il occupait le poste de ministre», relève encore Al Massae, précisant que l’ancien ministre chargé des Relations avec le Parlement a pu acquérir un lot de 3000 mètres carrés au prix de 370 DH le mètre carré sur la base d’un contrat signé le 29 janvier 2003. Petite précision, et pas des moindres : «Le mètre carré sur la route Zaër était plutôt de 5000 dirhams».

Al Ittihad Al Ichtiraki, organe arabophone de l’USFP, a relayé la réaction diffusée par Driss Lachgar sur son compte Facebook confirmant l’acquisition dudit lot de terrain, mais démentant que cette acquisition soit faite dans le cadre de ce soi-disant «lotissement des serviteurs de l’Etat».

«Driss Lachgar a acquis ce lot suivant la procédure normale, ouverte devant tous les citoyens, et ce lot n’a rien à voir avec le lotissement des «serviteurs de l’Etat»», explique Al Ittihad Al Ichtiraki.

Assabah, quant à lui, focalise sur le silence observé par le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, sur cette affaire dite des «serviteurs de l’Etat», à l’origine d’un tollé suscité suite à la diffusion de la liste des bénéficiaires comptant parmi de hauts responsables, comprenant des ministres et des dirigeants politiques.

«Le ministre de la Justice, Mustapha Ramid, observe le même silence refusant d’interagir avec les appels à l’ouverture d’une enquête judiciaire sur la liste des bénéficiaires et la mise en conformité entre les prix auxquels ont été cédés lesdits lots de terrain avec les prix réels pratiqués», déplore Assabah, indiquant que de plus en plus de voix s'élèvent au Parlement, majorité et opposition confondues, pour demander à tirer cette affaire au clair.

Par Ziad Alami
Le 26/07/2016 à 21h00