Abou Abdellah, le cerveau de l’industrie de la mort à Daech

DR

Revue de presseKiosque360. Abou Abdellah, expert en confection d’explosifs et en attentats à la voiture piégée, est l’un des rares dirigeants de Daech à avoir été capturé vivant par les services irakiens. Pedigree de ce marchand de la mort qui affirme ne rien regretter de son parcours sanguinaire.

Le 14/08/2015 à 22h45

Les attentats les plus meurtriers en Irak portent sa signature. Ses victimes innocentes se comptent par milliers. Les disciples qui ont mis en exécution ses sinistres plans, également. Lui, c’est Abou Abdellah. Rien qu’à l’évocation de son nom, une violente émotion remonte à la gorge. Mais comment cet homme au passé plutôt paisible a-t-il pu se transformer en bête monstrueuse ?

C’est cette «mue» que le journal Al Khabar tente d’expliquer dans son édition de ce weekend (15-16 août). «Abou Abdellah, le cerveau de l’industrie de la mort au sein de Daech», titre le quotidien, soulignant que c’est l’un des rares dirigeants du pseudo «califat» d’Abou Bakr Al-Baghdadi à avoir été capturé vivant en juillet 2014 par les services irakiens.

«Les autres dirigeants ont été ou bien tués dans des échanges de coups de feu ou bien se sont donné la mort pour ne pas tomber aux mains des services de sécurité irakiens», précise le quotidien, relevant que sa capture, dans un atelier de confection d’explosifs à Baghdad, simulé en garage pour la mécanique auto, a nécessité plusieurs mois de surveillance et de filature.

Le « butin » a été tellement précieux, relève encore le quotidien, qu’il échappe toujours à la pendaison tellement les services irakiens ont besoin de lui pour les alimenter en informations sur le mode de fonctionnement de l’hydre terroriste, Daech.

Les premières révélations de la tête pensante de Daech, ébruitées par les services irakiens, et relayées par la presse irakienne, indiquent qu’il refuse toujours tout acte de repentance. Un an après son arrestation spectaculaire, il dit assumer ses actes abominables qui ont coûté la vie à plusieurs milliers civils innocents et sans défense.

«Abou Abdellah, Irakien de confession chiite, reconverti en sunnite après son ralliement de Daech, aime à se présenter comme étant idéologue, doublé d’expert artificier et de stratège des attentats terroristes», dévoile Al Akhbar, qui relaye les «confessions» de ce terroriste de grand acabit.

«Abou Abdallah parle de ses faits de sang comme si c’étaient des exploits», indique encore Al Akhbar, ajoutant que ce criminel pure laine tirerait des motifs de «fierté» de ces faits abjects et somme toute rédhibitoires. «Il a reconnu avoir confectionné ses explosifs à partir du plastique de type C4 ou des éclats de missiles tirés par des chasseurs bombardiers pour bourrer ses voitures piégées et faire le plus grand nombre de victimes».

S’agissant des ceintures explosives, il les confectionnait à partir des munitions des batteries de défense anti-aérienne.

En ce qui concerne ses «clients», des kamikazes, Abou Ali révèle que leur âge variait entre 21 et 30 ans et se comptaient dans leur grande partie de jeunes habitants de Fellouja, en Irak.

En somme, une jeunesse désespérée récupérée par l’hydre terroriste, Daech, pour tuer des innocents dont le seul «tort» est de s’être trouvé au mauvais moment sur le passage des fous illuminés qui croient, à tort, combattre au nom d’Allah. Un crime odieux qu’Abou Abdallah dit pourtant ne pas regretter. Quel «mérite» pourrait-il bien tirer du fait d’ôter la vie à des innocents dont le seul «délit» est d’être là où il ne fait pas bon être ?

Simplement odieux.

Par Ziad Alami
Le 14/08/2015 à 22h45