La polémique qui a lieu en ce moment s’est transformée, ces derniers temps, en critiques acerbes entre le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, et son adversaire préféré, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi.
Le patron du PJD n’a eu de cesse de tirer à boulets rouges sur l’ex-dirigeant du PAM, depuis le lancement des débats sur la réforme du Code de la famille, relaie Assabah de ce mercredi 4 septembre.
La guéguerre entre ces deux «frères ennemis» que sont le PJD et le PAM a pris de l’ampleur quand le ministre de la Justice a déclaré que les hôteliers n’étaient détenteurs d’aucun statut légal à même de leur permettre d’exiger un acte de mariage aux couples souhaitant séjourner dans l’établissement qu’ils dirigent.
Cette déclaration, qui a mis Abdelilah Benkirane dans tous ses états, l’a fait accuser Abdellatif Ouahbi «d’être le défenseur de l’ouverture et de la modernité, de répandre la corruption morale, d’encourager des relations consensuelles qu’il qualifie ‘d’adultère’, et de se soumettre aux pressions d’un courant mondial qui appelle à la propagation de l’homosexualité».
Le leader islamiste a en conséquence appelé à faire démettre Abdellatif Ouahbi de ses fonctions de ministre de la Justice, et a dans le même temps exhorté le parti de l’Istiqlal à quitter la coalition gouvernementale car, a-t-il dit, son référentiel idéologique différait totalement de celui du ministre de la Justice.
Abdellatif Ouahbi n’a pas tardé à réagir aux propos tenus par Abdelilah Benkirane, le 1er septembre 2024, au cours d’un meeting, l’accusant d’être «un ministre moralement corrompu dans le gouvernement de la Commanderie des croyants».
Interrogé par Assabah, le ministre de la Justice a indiqué qu’il suffisait à Benkirane d’avoir une «dispute avec quelqu’un pour violer la loi et la morale» faisant ainsi allusion à un hadith du prophète Mohammed (SPL) sur le «verset de l’hypocrite».
Abdellatif Ouahbi a ensuite précisé que Abdelilah Benkirane était «la seule exception, parmi les précédents chefs de gouvernement, qui ne respect[ait] pas sa fonction, en n’ayant de cesse de distribuer de fausses accusations, car Driss Jettou, Saâd-Eddine El Othmani, Abbas El Fassi et Abderrahmane El Youssoufi ont toujours exercé leur fonction en respectant leur devoir de réserve, tout en étant un modèle en matière d’éthique politique».