Le Maroc s’apprête à mettre en orbite, le 20 novembre, le satellite «Mohammed VI-B». Le lancement sera effectué, comme pour le satellite précédent, à partir de la base de Kourou, en Guyane française, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du jeudi 15 novembre. Citant des sources proches du dossier, le journal précise que les deux satellites, «Mohammed VI-A» et «Mohammed VI-B», sont entièrement financés par l'Agence nationale de la conservation foncière, contributeur majoritaire, et l’Etat Marocain. Contrairement à ce que la presse a pu avancer, ni les Emirats arabes unis ni la France n’ont donc contribué à leur financement.
Les deux satellites présentent pratiquement les mêmes caractéristiques, sauf que le premier effectue des rotations horizontales et que le second, doté d’un rayon plus large, effectuera des révolutions verticales autour de la terre. Les deux sont donc complémentaires. Ce qui, d’après le journal, permettra d’obtenir une meilleure précision des images, une plus grande concentration sur les objectifs et, surtout, un balayage plus rapide des zones ciblées. Quant à leur usage, il sera à la fois civil et militaire, souligne encore le quotidien.
Ainsi, concernant son utilité civile, le satellite Mohammed VI-B sera principalement utilisé pour les activités de cartographie, l’urbanisme et la surveillance de l'évolution de l'environnement et de la désertification. Par ailleurs, nul n’ignore le rôle de cette génération de satellites dans le domaine de la défense et du renseignement militaire. A ce propos, le journal rappelle que, muni des informations détaillées fournies par le satellite Mohammed VI-A, le ministre des Affaires étrangères s’était envolé, le 4 avril dernier, vers New York où il a exposé, devant le SG de l’ONU, les détails des mouvements suspects des séparatistes du Polisario au delà du dispositif de sécurité, à Bir Lahlou et à Tifariti.
En outre, des sources citées par le journal affirment que, pour une meilleure surveillance du territoire national, la DGST a recruté et formé, en toute discrétion, une centaine d’ingénieurs spécialisés dans le traitement d’images satellites. Leur mission étant, bien entendu, de traiter et d’analyser les images que fourniront les deux satellites sur les frontières nationales.
En matière de renseignement civil, en plus de la cartographie et de la surveillance de l’évolution de la désertification, les deux satellites peuvent également fournir des cartes agricoles, des données relatives aux ressources hydrauliques et aux zones forestières, ainsi que des cartes géologiques et minières. Ils peuvent également être mis à contribution en cas de catastrophes naturelles ou pour lutter contre l’émigration clandestine.
Pour rappel, note Al Ahdath Al Maghribia, le satellite Mohammed VI-A, en orbite depuis un peu plus d’une année, peut effectuer des photos de haute précision d'objets terrestres mesurant à peine 50 cm et prendre jusqu’à 500 photos de haute définition toutes les 24h, en actualisant sa base de données toutes les six heures. Le satellite évolue à une vitesse de 27.000 Km, effectuant une révolution autour de la terre toutes les 97 mn.