Lors du 30e sommet de l'UA qui a pour thème «Gagner la lutte contre la corruption: une voie durable vers la transformation de l'Afrique», plusieurs sujets qui pourraient avoir des répercussions positives sur l'avenir du continent seront sur la table des chefs d'Etat africains (28-29 janvier).
L'Union africaine et le président rwandais Paul Kagame, initiateur et chef d’orchestre de ce processus de réforme, auront la possibilité de mettre en œuvre des réformes institutionnelles et financières vitales -l'objectif étant de transformer l'UA en une institution plus efficace. Elles seront probablement en tête des priorités de l’UA en 2018. Les changements qui pourront être opérés sont essentiels pour la santé à long terme de l’organisation panafricaine, mais leur mise en œuvre ne sera pas une mince affaire.
Paul Kagame, qui travaille étroitement avec le président de la Commission de l'UA Moussa Faki Mahamat, devra veiller à ce que cela ne consume pas toute l’énergie dont l’Union a besoin pour mener ses autres tâches essentielles comme la prévention et la résolution des conflits continentaux. Faki Mahamet lui-même, depuis qu’il a pris ses fonctions en mars 2017, a clairement mis l’accent sur la paix et la sécurité, et s'est rendu au cours de ses deux premières semaines en Somalie, où la force de l’UA lutte encore contre l’insurrection persistante des Chabab, et au Soudan du Sud, où se déroule le conflit le plus sanglant du continent.
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Ces réformes visent à concentrer les travaux de l’organisation sur quatre domaines spécifiques: la paix et la sécurité, les affaires politiques, la création d’une zone de libre-échange continentale et la représentation de l’organisation dans les affaires mondiales. L’autosuffisance financière fait partie intégrante de ce processus visant à rendre l’UA plus efficace.
Ce sommet aura ainsi à discuter de cette panoplie de questions brûlantes afin de solidifier l'engagement politique pour une Afrique non corrompue, citoyenne et démocratiquement gouvernée, telle qu'elle est envisagée par l'Agenda 2063: «L'Afrique que nous voulons». Il s’agit aussi de la sécurité et de la migration, entre autres.
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Pour rappel, du roi Mohammed VI a été désigné leader de la question de la migration lors du 28e sommet de l’UA, et qui sera présentée lors de ce sommet de janvier 2018.
Par ailleurs, il est attendu que les chefs d'Etat africains donnent un coup de pouce à la création de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) lors de ce conclave. La mise en place de cette zone de libre-échange, prioritaire dans l'Agenda 2063 de l'UA, pourrait en effet doper le commerce intra-africain à hauteur de 35 milliards de dollars par an d'ici 2022, selon les premières évaluations. Il aura également l’examen du rapport du Conseil de paix et de sécurité sur ses activités et sur l’état de la paix et de la sécurité en Afrique.
Entre ces moments forts, une élection, et non des moindres, celle du Bureau de la Conférence de l’UA, aura lieu, de même que les nominations d’un membre du Conseil consultatif de l’UA sur la corruption (AUABC), de dix membres du Conseil de paix et de sécurité (CPS) et de deux membres du Conseil universitaire panafricain (président et vice-président).
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Il y a évidemment aussi l'élection du futur président de l'UA. Il s'agit plutôt d'une désignation, le choix se faisant selon une alternance régionale, et ce sera au tour de l'Afrique de l'Est de prendre la présidence. Le président guinéen Alpha Condé devrait céder le flambeau au président rwandais Paul Kagamé, qui reprendra la présidence de l’Assemblée de l’UA, l’organe suprême de décision de l’organisation continentale, ce qui implique que ces réformes seront une des priorités du bloc panafricain.
Les travaux du 30e sommet de l’UA ont débuté avec la 35e session ordinaire du COREP (22-23 janvier), préparatoire à la 32e session ordinaire du Conseil exécutif (25-26 janvier), qui examinera les différentes questions stratégiques inscrites à l’ordre du jour de la 30e session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA (28-29 janvier).