Vis ma vie de nouveau riche

DR

Revue de presseKiosque360. Boom immobilier, rentes, trafic de drogue… les sources de la richesse des nouveaux nababs au Maroc sont nombreuses. Comment vivent-ils ? Où dépensent-ils leurs fortunes ? Que prisent-ils ?

Le 03/01/2015 à 00h26

Dans son édition du week-end, Akhbar Al Yaoum dédie quatre pages dans sa rubrique hebdomadaire « A la loupe » au train de vie des nouveaux riches. Grands flambeurs, ces derniers enflamment le marché immobilier de luxe, celui des berlines criardes et des loisirs. Apparue après l’an 2000, cette classe sociale a amassé une fortune colossale en un temps record. Résiliente face à la crise économique, cette tranche de la population a décidé non seulement d’afficher de manière ostentatoire sa richesse, mais aussi de goûter au bonheur d’être riche. Truffé d’anecdotes, le dossier préparé par Akhbar Al Yaoum raconte comment un jour d’août 2014, les éléments de la Garde Civile espagnole ont assisté dépités à un défilé de voitures de luxe d’un nabab marocain se rendant dans le Sud de l’Espagne, où ce dernier passait ses vacances.

Résilience à la crise

Le journal explique comment les nouveaux riches ont créé une demande forte sur les voitures luxueuses, dont les prix varient entre 800.000 DH et 2,5 MDH. Ferrari, Maseratti, Porsche et autres bolides s’arrachent comme des petits pains. Les hommes d’affaires marocains, flairant un bon filon, ont commencé à investir dans ce domaine, parfois à coups de millions de dirhams. Les ventes ont d’ailleurs été au rendez-vous. Ferrari a vendu 6 voitures en deux mois. 132 bolides Maseratti ont été écoulés sur la même période, et des dizaines de Porsche. Ces voitures sont le plus souvent réglées séance tenante, en espèces ou par chèque. Selon un vendeur, certains acheteurs payant en espèces aiment garder l’anonymat, ce qui en dit long sur l’origine de leur fortune. D’autres préfèrent importer leur voiture de l’étranger et payer de fortes sommes pour le dédouanement afin de se distinguer du reste des riches.

Une richesse affichée

Hormis les voitures, les nouveaux riches aiment acheter de belles villas. A Marrakech, des villas proposées depuis trois ans ont été vendues à des prix incroyables. Les sociétés immobilières ont dégagé tellement de bénéfices grâce à l’immobilier de luxe qu’elles ont en ont fait un levier de croissance pour leurs activités. Les yachts, les bateaux de plaisance et les hors-bords sont aussi prisés par ces nouveaux riches. La plupart préfèrent ne pas les acquérir en raison des lourds frais, mais les louer, quitte à payer cher pour des moments de détente. Interrogés, des économistes ont estimé que ces nouveaux riches sont l’œuvre de la rente, du boom immobilier et de l’informel. Ils jugent aussi que l’Etat n’est pas regardant tant qu’ils dynamisent le secteur économique. Mohamed El Ouafa, ministre des Affaires générales et de la gouvernance, estime qu’il ne faut pas se livrer à une chasse aux sorcières. L’important est que le pays profite de ces fonds, au lieu de les pousser à aller vers l’étranger.

Par Amine Haddadi
Le 03/01/2015 à 00h26