Dounia Boutazout: «Si on continue à me manquer de respect, j’abandonne!»

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Admise à l’hôpital hier lundi 11 avril, Dounia Boutazout se remet doucement de son agression. Mais la colère est toujours là. L'actrice raconte le calvaire vécu ce "lundi noir".

Le 12/04/2016 à 10h47

«Nous, les Marocains, nous sommes devenus très violents. Et il y a un manque de respect flagrant vis-à-vis des artistes». Les propos sont de Dounia Boutazout quelques heures après son agression à la commune de Hay El Oualaa. Elle a été admise, hier lundi 11 avril, à l’hôpital Cheikh Khalifa à Casablanca, suite à cette agression qui lui a provoqué une double fracture du nez. L’opération chirurgicale très délicate a eu lieu en fin de journée et a été réalisée avec succès, selon les dernières informations.

Dans son récit à Le360, Dounia Boutazout fustige le comportement de la femme qui l'a agressée: «Elle me connaît, elle habite dans mon quartier. Elle a l’air de me haïr et pourtant je ne lui ai absolument rien fait».

Dounia Boutazout se trouvait dans cet arrondissement pour légaliser des papiers et la personne qui l’aurait attaquée accompagnait une amie, également pour des papiers administratifs. «Lorsque j’ai terminé de légaliser mes documents, je l’ai entendue m’insulter et me traiter de tous les noms. Je me suis dirigée vers elle pour lui demander de répéter ce qu’elle a dit. La foudre m'est tombée dessus. En une fraction de seconde, elle m'a asséné un coup de tête. J’ai perdu l’équilibre et je suis tombée par terre».

La suite, on la connaît. Dounia a été transférée à l’hopital. Après le diagnostic, elle a été admise en salle d’opération. Si tout semble entrer dans l’ordre tout doucement, la douleur de Dounia Boutazout est toujours là.

"Chaïbia" pense même abandonner sa carrière d’ici quatre à cinq ans. «Si on continue à manquer de respect aux artistes, je quitte, j’abandonne. Je n'ai pas la force de revivre un autre lundi noir».

Dounia Boutazout préserve néanmoins son sens de l’humour. Lorsque le metteur en scène Hassan Hammouch, admis dans le même hôpital depuis plusieurs jours pour une tumeur à la gorge, est venu lui rendre visite, elle lui lance : «Je t’ai dit de ne pas postuler pour les résidences théâtrales. Regarde ce qui nous arrive». Hassan Hammouch, dans l’incapacité de parler, l'a regardée en souriant.

La famille de l'agresseuse est venue lui rendre visite également alors qu’elle était encore sous le choc, pour lui demander pardon. «Nous ne leur avons pas parlé. Nous verrons cela plus tard. Dounia n’a pas la tête à cela pour le moment», confie une cousine de Boutazout. Mais l'actrice de préciser: «Je sais que je vais lui pardonner. Je me connais. Je ne peux que lui pardonner. Nous habitons le même quartier… ». Sans rancune, donc?

Par Qods Chabaa
Le 12/04/2016 à 10h47