Hier, lundi 21 février 2022, sur son compte Instagram, Brahim Bouhlel partageait pour la première fois depuis son incarcération à Marrakech, une photo sur sa story.
L’acteur, condamné le 21 avril 2021 à huit mois de prison pour «diffusion d’une vidéo d’une personne sans son consentement» et «détournement de mineur» y apparaît avec une épaisse moustache noire, les cheveux longs, coiffé d’un béret et en train de fumer une cigarette. De quoi susciter de nombreuses interrogations quant à la signification de ce post et ce nouveau look.
© Copyright : DR
Des questions qui ne sont pas restées longtemps sans réponse car quelques heures plus tard, l’acteur a cette fois-ci partagé dans sa story Instagram une capture d’écran de la chaîne YouTube de «Sous écrous», une web série carcérale humoristique dans laquelle celui-ci a déjà fait plusieurs apparitions depuis son lancement en 2019.
© Copyright : DR
Dans ce programme web initié par Ichem Boogy et Arriles Amrani, et produit par Hyper Focal, on découvre le quotidien de Sami et Nada, deux codétenus qui racontent depuis leur cellule leur univers carcéral. Un format court qui en est à sa deuxième saison avec au programme l’apparition de nombreux invités.
Ainsi, dans le cadre de son 22e épisode, c’est un Brahim Bouhlel paré d’une grosse moustache, cheveux mi-longs et look seventies de mafieux qui refait surface en tant qu’invité d’honneur. Ce nouvel épisode, intitulé «Il est de retour», a totalisé plus de 780.000 vues en trois jours, autant dire que la réalité a rejoint la fiction.
Lire aussi : L’acteur franco-algérien Brahim Bouhlel est sorti de prison
L’acteur, qui ne s’est pas encore exprimé publiquement depuis sa sortie de prison au Maroc, et son retour en France en décembre 2021, a vraisemblablement choisi de le faire dans cette web série. «Je suis de retour, vous m’avez manqué», annonce Bouhlel, alias Johnny, en faisant irruption dans la cellule de deux codétenus.
«Ca fait huit mois que je t’appelle, tu réponds pas», se voit-il demander par l’un d’eux, ce à quoi il répond, «j’étais au Brésil». Et de poursuivre: «je suis parti tourner un film et au final, la fin du film, je l’ai même pas vue, j’ai fini en prison», déclare-t-il, évoquant sans le nommer le tournage au Maroc d’un film réalisé par Mohamed Hamidi, dans lequel il figurait aux côtés de Kad Merad au moment de son arrestation.
Le rapprochement avec sa propre situation ne s’arrête pas là. «Attention, j’ai retourné le pays. Je suis passé à la télé. Je me regardais comme ça et je me disais non c’est pas moi ça», raconte le personnage de Johnny, ou encore «top tweet au Brésil, tu as déjà fait ça toi», se vante-t-il avant de prétendre avoir rencontré Ronaldinho, le joueur de football.
«Et sinon la prison, émotionnellement, ça va?», l’interroge à nouveau l’un des deux acteurs. Sur un ton plus grave cette fois-ci, Bouhlel répond: «j’ai envie de pleurer, mais je peux pas (…) je pense que ça dépasse la fierté. Tu te rends compte des choses, c’est une expérience hamdoullah, faut pas négliger ça. C’est un cadeau venu du ciel, on l’a surmonté».
Et de conclure dans ce qui s’apparente à un règlement de compte à peine déguisé: «tu te rends compte des choses, des codes de la vie. Celui qui dit qu’il a des amis, il n’a pas d’amis», poursuit Bouhlel avant d’abreuver d’insultes ces supposés amis.
«Avant ils étaient tous là, mais une fois que tu es dedans, personne», ajoute-t-il. «Quand je te raconte ça, ça ne t’étonne pas, mais une fois que tu le vis, c’est pas pareil. Au final tu apprends à te connaître toi-même. C’est dur de se mettre face à soi-même. C’est pas simple».
L'acteur termine enfin sa tirade par une phrase que son père lui disait: «ton meilleur ami c’est ta poche».