Barack Obama, qui a quitté les Etats-Unis à 00H28 GMT à bord d'Air Force One, effectue sa première visite dans le pays natal de son père depuis qu'il est président.
Il prononcera un discours lors d'un Sommet international sur l'entrepreneuriat et s'entretiendra avec son homologue kényan des questions économiques, sécuritaires et de respect des droits de l'Homme.
"L'Afrique est un lieu de dynamisme incroyable où se trouvent certains des marchés les plus en croissance au monde, des gens extraordinaires, d'une résilience extraordinaire", a déclaré le président Obama depuis Washington.Une partie de Nairobi, la capitale kényane, sera complètement verrouillée et l'espace aérien sera même fermé au moment de l'arrivée du président américain vendredi et de son départ dimanche soir, vers l'Ethiopie et le siège de l'Union africaine.
Le commandant de la police de Nairobi, Benson Kibue, a annoncé que 10.000 policiers, un quart des effectifs nationaux, seront déployés dans la ville.
La menace des Shebab
Les Shebab somaliens qui ont mené au Kenya des attaques de grande ampleur, comme la tuerie du centre commercial Westgate à Nairobi en 2013 (67 morts), constituent la principale source d'inquiétude au plan de la sécurité.
L'excitation monte depuis plusieurs semaines au Kenya autour de cette visite. Uhuru Kenyatta espère lui-même qu'elle aidera le pays, première économie régionale, à redorer une image ternie ces dernières années par les problèmes sécuritaires et à s'affirmer comme une plaque tournante continentale.Mais de l’autre côté de l’atlantique, la polémique fait rage avant même l’arrivée d’Obama à Nairobi. La chaîne CNN n'a pas hésité à diffuser en boucle un bandeau d'information selon lequel le président américain va se rendre dans un «foyer de terreur». Une formulation que les dirigeants kényans ne semblent guère apprécier…
Le Kenya, un «foyer de terreur» ?
CNN se réfère aux troubles civils qu'avait pu connaître le pays ces dernières années, violences liées à des actes terroristes, notamment la tuerie de Garissa (où 147 personnes dont une majorité d'étudiants avaient perdu la vie) ou encore les attentats de Nairobi (qui avaient fait 67 victimes). Toutefois, le pays n'est pas, comme d'autres pays africains, l'une des cibles privilégiées des terroristes.
Les internautes kenyans ont profité de la polémique pour rappeler que leur pays est bien loin de l'image véhiculée par CNN, postant sur Twitter, sous le hashtag #SomeoneTellCNN repris plus de 152.000 fois, de nombreuses images ironiques, afin de prouver à la chaîne d'information américaine à quel point elle est mal renseignée.Les autorités kenyanes ont également réagi: «La terreur ne fait pas de discrimination, elle attaque tout le monde et partout», a rappelé la ministre des Affaires étrangères Amina Mohamed, citant les récentes attaques terroristes qu’avaient subies la Turquie, la Tunisie ou le Nigéria.