Le déplacement d’Antony Blinken en Egypte, médiateur traditionnel dans le conflit israélo-palestinien, intervient quelques jours après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu, favorisé par le Caire, entre l'Etat hébreu et le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, après 11 jours de guerre.
Le chef de la diplomatie américaine espère consolider, avec la participation active de l'Egypte, la fragile trêve entre l'Etat hébreu et le Hamas palestinien après les affrontements sanglants en Israël et surtout dans la bande de Gaza, un micro-territoire où vivent près de deux millions de personnes.
Antony Blinken doit passer quelques heures au Caire et rencontrer le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, avant de s'envoler pour la Jordanie.
Mardi, il s'est entretenu avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à Jérusalem puis avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, à Ramallah, assurant qu'il souhaitait "reconstruire" la relation des Etats-Unis avec les Palestiniens, tout en reconnaissant le "droit" d'Israël de se défendre.
Le secrétaire d'Etat américain a également assuré qu'il était "possible de reprendre les efforts pour parvenir à une solution à deux Etats", israélien et palestinien.
Appuyée par la communauté internationale mais boudée par l'ancienne administration américaine, cette solution reste "la seule façon d'assurer le futur d'Israël en tant qu'Etat juif et démocratique et bien sûr de donner aux Palestiniens l'Etat auquel ils ont le droit", a-t-il estimé.
De son côté, le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, a appelé mardi Israël et les Palestiniens à mettre fin au "cycle de la violence" grâce à la solution à deux États, en amont de son intervention mercredi au Moyen-Orient lors de pourparlers après le cessez-le-feu.
Sur le front de l'aide financière, l'administration américaine va demander au Congrès de débloquer 75 millions de dollars (environ 61 millions d'euros) à destination des Palestiniens.
Puissance régionaleDu 10 au 21 mai, 253 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, parmi lesquels 66 enfants et des combattants, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait 12 morts parmi lesquels un enfant, une adolescente et un soldat, d'après la police.
L'Egypte, puissance régionale et pays le plus peuplé du monde arabe avec ses 100 millions d'habitants, entretient à la fois des relations avec Israël et le Hamas, mouvement considéré comme "terroriste" par l'Etat hébreu, l'Union européenne et les Etats-Unis.
Présents côté israélien et palestinien, les médiateurs égyptiens s'activent à consolider le cessez-le-feu qui ne comporte aucune condition à l'arrêt des hostilités et n'établit aucun plan pour la reconstruction de Gaza.
Par sa médiation, l'Egypte cherche à renouer avec son rôle régional historique.
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En 2014 déjà, Le Caire avait été à l'origine d'un cessez-le-feu après la guerre sanglante de plusieurs semaines entre l'Etat hébreu et le Hamas.
Le Caire a également envoyé de l'aide médicale et alimentaire la semaine dernière dans la bande de Gaza via le point de passage frontalier de Rafah. L'ouverture exceptionnelle de cette frontière terrestre pendant le conflit a également permis d'acheminer des blessés palestiniens vers des hôpitaux égyptiens.
Le terminal de Rafah est la seule ouverture de la bande de Gaza sur le monde qui ne soit pas contrôlée par Israël. L'Etat hébreu impose un blocus sur l'enclave palestinienne depuis près de quinze ans.
En outre, l'Egypte a promis la semaine dernière, avant même la fin des hostilités, de consacrer 500 millions de dollars d'aide à la reconstruction à Gaza, "avec des entreprises égyptiennes pour mener les travaux".
L'Egypte a été le premier pays arabe à signer un traité de paix avec Israël en 1979.