Vidéos. Algérie: 107e vendredi du Hirak, une mobilisation populaire toujours plus forte

L’armée algérienne a adressé une sévère mise en garde aux travailleurs algériens participant aux différents mouvements de grève, ce début mai 2021.

L’armée algérienne a adressé une sévère mise en garde aux travailleurs algériens participant aux différents mouvements de grève, ce début mai 2021. . DR

Ce vendredi 5 mars 2021, les manifestations populaires ont repris dans toutes les grandes villes d’Algérie. Malgré les multiples tentatives de diversion initiées par le régime en vue d’affaiblir le Hirak, la détermination de ce dernier reste intacte.

Le 05/03/2021 à 15h43

Rien ne semble plus pouvoir arrêter le Hirak. Pour le deuxième vendredi de sa reprise, après une longue pause imposée par la pandémie du Covid-19, la contestation populaire a prouvé qu’elle n’a rien perdu de sa détermination, face à un régime dont elle exige le départ.

Malgré un dispositif sécuritaire, toujours plus imposant, les manifestants du Hirak ont commencé tôt, ce vendredi 5 mars 2021, à converger massivement vers les lieux de manifestations habituels, dans quasiment toutes les grandes villes du pays: Alger, Oran, Tizi Ouzou, Bouira, Bejaia, Constantine, Annaba…

Pris de court par cette mobilisation sans précédent, le pouvoir a réagi en ordonnant, aux trois opérateurs de télécoms en Algérie, de couper immédiatement la connexion internet dans les grandes villes du pays, dont Alger, la capitale. Il s’agissait d’empêcher aussi bien les journalistes que les manifestants eux-mêmes de partager les vidéos des évènements sur les réseaux sociaux.

A Alger, devenue le véritable épicentre du Hirak, des centaines de milliers de manifestants ont pris d’assaut, en début d’après-midi, les principales artères de la capitale. Ils scandaient en chœur les mêmes slogans, fustigeant le pouvoir en place: "Dawla madania, machi askaria" (un Etat civil et non militaire), "lstiqlal, Istiqlal !" (indépendance, indépendance), "Leblad bladna, wendirou raïna" (le pays est nôtre et c’est notre avis qui prime) ou encore, ce tout nouveau slogan qui salue la dernière trouvaille d’un régime en fin de vie: "Dawla irhabya, nhaw lina ljinssya" (Cet Etat terroriste veut nous priver de notre nationalité).

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العاصمة انطلاق مسيرات الجمعة 107

Posted by ‎الإعلامية منار منصري‎ on Friday, March 5, 2021

Pour ce 107e vendredi du Hirak, c’est la ville de Bejaia qui a été la première à organiser les rassemblements de manifestants dès 11h GMT (12h, heure locale). Avant le début de leur marche, les manifestants, brandissant les drapeaux algériens, scandaient sur place "Y en a marre, les généraux", alors que plusieurs autres slogans hostiles au pouvoir étaient affichés sur les pancartes.

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بجاية بداية انطلاق مسيرة الجمعة 107

Posted by ‎الإعلامية منار منصري‎ on Friday, March 5, 2021

La wilaya de Tizi Ouzou a suivi quelques minutes plus tard. Une marée humaine, brandissant le drapeau amazigh, a convergé vers le lieu habituel d’où partent les marches. Le dispositif policier mis en place s’est rapidement retiré alors que les rangs des manifestants grossissaient à vue d’œil sur place.

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تيزي وزو الجمعة 107

Posted by ‎الإعلامية منار منصري‎ on Friday, March 5, 2021

A Bouira, des milliers de manifestants entonnaient surtout le slogan "Les généraux, à la poubelle et l’Algérie accédera à son indépendance", entre autres slogans antirégime.

Bouira 5 mars 2021

Posted by Amar Fedjkhi on Friday, March 5, 2021

Cette imposante mobilisation lors du 107e vendredi sonne comme une réponse cinglante au pouvoir qui a tout tenté, ces derniers jours, pour discréditer le Hirak.

Alors que le président Abdelmadjid Tebboune affirmait lundi dernier, dans une interview télévisée, que toutes les revendications du Hirak ont été quasiment satisfaites, la rue lui a clairement répondu aujourd’hui que lui et ceux qui l’ont amené au pouvoir doivent aller "à la poubelle".

De même la tentative du ministère de la Défense nationale de terroriser les manifestants, en annonçant, mercredi dernier, la découverte d’une bombe artisanale qui allait servir à perpétrer un attentat à Alger, n’a servi qu’à renforcer la détermination des militants du Hirak.

Même le gouvernement d’Abdelaziz Djerad a ajouté son grain à cette cacophonie en menaçant les opposants algériens de leur retirer la nationalité de leur pays d’origine. D’où ce slogan entendu ce 5 mars à Alger: "Cet Etat terroriste veut nous priver de notre nationalité".

Toutes les tentatives du régime pour empêcher le Hirak ont échoué. Avec les manifestations de ce deuxième vendredi de la reprise, la pression est devenue insupportable pour Abdelmadjid Tebboune. Il sait qu’il sera bientôt livré par des généraux qui sont en panne d’idées pour sauver leur peau. 

Par Mohammed Ould Boah
Le 05/03/2021 à 15h43