Vidéo. Quand l’Algérie octroie sa nationalité aux séparatistes du Polisario et menace de la retirer à ses citoyens

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Le projet de loi que vient de présenter le gouvernement de Abdelaziz Djerad, en vertu duquel les opposants au régime à l’étranger se verront retirer leur nationalité algérienne, continue de faire des remous. N’est-il pas choquant d’attribuer la nationalité aux séparatistes du Polisario et d’en priver des citoyens algériens?

Le 07/03/2021 à 09h58

Le gouvernement algérien peut-il aller jusqu’au bout de son projet et mettre à exécution sa menace de retirer la nationalité algérienne à tous les opposants politiques au régime établis à l’étranger?

Ce dimanche 7 mars, lors du Conseil des ministres hebdomadaire, le président Abdelmadjid Tebboune franchira-t-il le Rubicon? Il est en tout cas habilité, vu qu’il vient de dissoudre la chambre des députés, à légiférer par ordonnance pour introduire le nouvel amendement au code de la nationalité.

En l’absence de tout débat parlementaire, si tant est qu’il existait en Algérie, sur ce sujet polémique, la rue a, elle, clairement donné son avis lors des manifestations du 107e vendredi du Hirak. C’est par un "touche pas à ma nationalité" unanime, qu’ont, en quelque sorte, répondu les manifestants à travers de nombreux slogans. En effet, après le cardinal et incontournable slogan "un Etat civil et non militaire", les manifestants du Hirak ont exprimé leur rejet de l’inique projet du régime sur le retrait de la nationalité algérienne aux opposants politiques. "Vous n’allez pas nous faire peur avec la nationalité, la patrie est dans nos cœurs", ou encore "Dawla Irhabia nahawna El Djinssia" ("l’Etat terroriste veut nous retirer notre nationalité")… ont entonné, entre autres, les manifestants à travers toutes les grandes villes du pays.

Bien évidemment, les premiers concernés par cette décision, à savoir les très actifs opposants algériens établis à l’étranger, en Europe surtout, ont réagi à cette nouvelle mascarade du régime algérien dont ils sont devenus la bête noire.

L’un d’entre eux, le blogueur et journaliste d’investigation Amir Boukhors, connu sous le nom d'Amir DZ, a fait contre mauvaise fortune bon cœur. Il a en effet choisi de fustiger humoristiquement la future "loi Belkacem Zaghmati", actuel ministre algérien de la Justice. Amir DZ a trouvé la parade qui lui permet de prendre à contre-pied le projet du gouvernement algérien. Il a affirmé qu’il se rendra bientôt à Tindouf, dans le "territoire" de Brahim Ghali, pour lui demander la nationalité du Polisario. Une nationalité algérienne-bis qui permet à son détenteur d’avoir plus d’avantages que le président Abdelmadjid Tebboune lui-même et beaucoup de billets verts généreusement versés par les généraux algériens.

«??? ?? ??? ??????? ????????? ??? ??????? ?????? ??????????? ? ?? ?????? ????? ???? ?? ???? ???? ???? ??????? ? ????? ???? ????????? ????????????????????????????? Publi�e par Amir dz sur Mercredi 3 mars 2021»

Rappelons que les dirigeants du Polisario disposent tous de passeports diplomatiques algériens, qui leur confèrent d’énormes avantages matériels. De même, ces passeports, dont certains sont sciemment falsifiés par les services algériens, permettent aux membres du Polisario recherchés par la justice internationale de passer entre les mailles de celle-ci.

L’on se souvient que cette technique de camouflage n’a pas réussi à entamer la vigilance de la police des frontières marocaine qui, en novembre 2016, lors de la COP 22 à Marrakech, avait éconduit le membre du Polisario, Souilma Beyrouk, native de Guelmim, car entrée au Maroc avec un passeport diplomatique algérien dont les données étaient erronées.

Comment est-il donc possible qu’un régime qui abrite des séparatistes, financés et armés pour s’attaquer à un Etat voisin, peut-il leur délivrer des documents nationaux et en priver en même temps ses propres citoyens? Surtout que le Polisario est un mouvement armé qui prône la violence, alors que les opposants algériens à l’étranger ont pour seule tare de pointer du doigt un régime gérontocrate, corrompu, illégitime et soumis aux généraux.

Avec sarcasme, Amir DZ attire l’attention sur les privilèges octroyés par le régime militaire aux responsables polisariens et le mépris dans lequel il tient les citoyens algériens.

Par Mohammed Ould Boah
Le 07/03/2021 à 09h58