Un nouvel éclairage pour tenter de comprendre la fusillade d'Orlando. Des médias américains révèlent que l'auteur de la tuerie d'un club gay d'Orlando, qui a fait 49 morts et 53 blessés, connaissait cette boîte de nuit gay, le Pulse. «Parfois, il allait dans un coin et allait s'asseoir et buvait seul, et d'autres fois, il était tellement ivre qu'il était bruyant», a déclaré Ty Smith au quotidien Orlando Sentinel, en faisant référence à Omar Mateen, l'auteur de la tuerie.
Il a précisé également au quotidien local qu'il avait vu le tireur de 29 ans d'origine afghane à l'intérieur du club gay situé en Floride au moins une douzaine de fois. «Nous n'avons pas vraiment beaucoup discuté avec lui, mais je me souviens de lui disant des choses à propos de son père», a précisé Ty Smith. «Il nous a dit qu'il avait une femme et un enfant», a-t-il ajouté.
Autre témoignage troublant, celui d'un ancien élève de sa promotion à l'académie de police d'Indian River Community College, où il a étudié en 2006, qui a assuré au quotidien Palm Beach Post qu'Omar Mateen lui avait fait des avances. Ces assertions pourraient relativiser la thèse de la radicalisation du tireur, privilégiée jusqu'ici. Elles vont vraisemblablement compliquer la compréhension des ressorts psychologiques qui ont poussé cet agent de sécurité né à New York à passer à l'acte.
Des violences conjugalesUn autre habitué de la boîte de nuit a déclaré au Los Angeles Time qu'Omar Mateen lui avait envoyé un message via une application destinée aux gays, Jack'd. Omar Mateen avait été suivi par le FBI, qui l'avait interrogé à plusieurs reprises, en 2013 et 2014, pour « d'éventuels liens avec des terroristes ». Mais ces enquêtes avaient été classées sans suite.
Selon le ministère de l'Intérieur saoudien, le tueur a effectué à deux reprises la Omra, ou petit pèlerinage, à La Mecque en 2011 et 2012. Sa famille, elle, lui reconnaît bien des travers, mais jure que son acte n'était en rien lié à la religion, y voyant plutôt des motifs homophobes. Évoquant un passé marqué par les violences conjugales, son ex-compagne ne l'avait, elle, jamais entendu soutenir le terrorisme.
L'hypothèse d'une piste homosexuelle, si elle prenait de l'ampleur, pourrait dégager le FBI de la position difficile dans laquelle il se trouve, pour avoir observé la radicalisation d'Omar Mateen sans prévenir un passage à l'acte. Elle ne change rien, en revanche, au débat sur le contrôle des armes à feu, que cet attentat a relancé. "Si le FBI vous surveille pour liens terroristes présumés, vous ne devriez pas être en mesure d'acheter une arme à feu, un point c'est tout", s'est insurgé lundi la candidate démocrate à la Maison-Blanche Hillary Clinton.