Dans cette question écrite publiée sur son compte twitter, la sénatrice LR des Bouches-du-Rhône rappelle quelques dates clés indicatives d’une détérioration du respect des droits de l’Homme en Algérie. Ainsi, Valérie Boyer débute-t-elle par l’année 2021, au cours de laquelle une réforme du Code pénal algérien a été menée, impliquant notamment l’article 87-bis, permettant à l’Algérie d’adopter une définition très large du terrorisme.
Pour bâillonner les contestataires, on les accuse de terrorisme
Dès lors, explique-t-elle, tout appel à «changer le système de gouvernance par des moyens non constitutionnels», est assimilé à du «terrorisme» ou à du «sabotage». La 18 mai de la même année, le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) n’a pas tardé à en faire les frais en étant «classé comme organisation «terroriste» par les autorités algériennes», dénonce la sénatrice LR, précisant qu’à cause de cette réforme, «selon les associations kabyles, plus de 500 Kabyles, poètes, écrivains, journalistes, militants associatifs, ont été emprisonnés et accusés «faussement» de terrorisme».
Un an plus tard, le 9 février précisément, ils étaient «près de 340 détenus d’opinion enfermés arbitrairement en Algérie», poursuit Valérie Boyer, rappelant au gouvernement français que «régulièrement, des Franco-Kabyles responsables d’associations et militants pour la culture kabyle ont été retenus dans les aéroports algériens. Que des milliers de familles kabyles ne peuvent plus revenir pour retrouver leur proche».
Le sinistre décompte entamé par la sénatrice ne s’arrête pas là et celle-ci de citer cette fois-ci la condamnation par un tribunal algérien en novembre 2022, de «Ferhat Mehenni, président du MAK en exil en France, à l’emprisonnement à perpétuité par contumace pour création d’une organisation terroriste et atteinte à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale». Ferhat Mehenni dont, rappelons-le, l’intervention sur la chaîne télévisée privée française CNEWS avait été annulée quelques minutes avant son arrivée annoncée sur le plateau, en octobre 2022, sur pression des autorités algériennes.
La répression sanglante des Kabyles, une pratique bien ancrée en Algérie
Valérie Boyer souligne par ailleurs que la condamnation du président du MAK «s’inscrit dans une répression souvent sanglante des revendications linguistique, culturelle et institutionnelle kabyles ayant débuté avant l’indépendance de l’Algérie». Car, rappelle-t-elle, «entre 1949 et 1956, les militants kabyles qui, au sein du mouvement national algérien, défendaient la vision d’une Algérie plurielle, avaient été mis à l’écart puis assassinés».
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Dénonçant fermement dans sa question ouverte la répression que subissent les militants pacifiques en Kabylie de la part du pouvoir algérien, Valérie Boyer évoque également les «nombreux jeunes kabyles détenus dans les prisons algériennes, certains pour avoir participé à des rassemblements pacifiques, d’autres pour leurs écrits sur les réseaux sociaux ou encore pour port de drapeau kabyle ou amazigh»… Autant d’entorses flagrantes à la liberté d’expression et au respect des droits de l’Homme.
Une chasse aux sorcières menée contre la communauté chrétienne
La religion est elle aussi un motif d’emprisonnement, car ajoute la sénatrice LR, lorsqu’ils sont «de confession chrétienne, certains sont accusés d’offense à l’islam».
La question religieuse en Algérie est par ailleurs un point crucial relevé en juin 2022 par «le chef de la diplomatie américaine (qui) avait évoqué les atteintes à la liberté de la communauté chrétienne en Algérie», rappelle Valérie Boyer, lesquelles se sont d’ailleurs traduites par «la fermeture d’une trentaine de communautés religieuses protestantes».
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Enfin, conclut la sénatrice LR, en citant un dernier décompte datant du printemps 2022, «dix-sept églises avaient été fermées depuis 2017 et d’autres lieux de culte étaient toujours sous la menace de fermeture en application d’un arrêté du wali (préfet)», avec un pic en 2019, qualifiée par Valérie Boyer de «pire année pour les fidèles». Et pour cause, cette année-là, 13 lieux de culte dédiés au rite protestant ont été mis sous scellés, la majorité d’entre eux se trouvant…en Kabylie.
Alors que les autorités algériennes justifient leurs décisions en disant «soupçonner ces églises d’abriter des activités de prosélytisme, et leurs promoteurs de ne pas se conformer à la loi régissent le culte en Algérie», Valérie Boyer «souhaite connaître la position du Gouvernement français sur ce sujet», indique-t-elle en conclusion de sa question ouverte.