Ukraine: Washington dit ne pas vouloir imposer la paix

Des immeubles d'habitation détruits et une voiture calcinée à Kostyantynivka, ville située en première ligne dans la région de Donetsk, en pleine invasion russe de l'Ukraine.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a assuré vendredi qu’aucun accord ne serait imposé à l’Ukraine au moment où une série de discussions ont débuté à Miami pour tenter de mettre fin à la guerre, en présence d’alliés européens.

Le 20/12/2025 à 07h29

«En fin de compte, c’est à eux de conclure un accord. Nous ne pouvons pas forcer l’Ukraine à conclure un accord. Nous ne pouvons pas forcer la Russie à conclure un accord. Il faut qu’ils (le) veuillent», a affirmé Marco Rubio lors d’une conférence de presse de fin d’année à Washington.

«Ce que nous essayons de déterminer ici, c’est ce qui est acceptable pour l’Ukraine et ce qui est acceptable pour la Russie, et (...) voir si nous pouvons les rapprocher et les amener à conclure une sorte d’accord», a-t-il dit en soulignant que des «progrès» ont été accomplis mais qu’il restait du travail à faire.

Les pourparlers diplomatiques destinés à mettre fin au conflit, qui entrerait en février dans sa cinquième année, se sont accélérés ces dernières semaines à la suite de la publication d’un plan de l’administration Trump, sans aboutir à un cessez-le-feu.

La Russie continue de viser les infrastructures ukrainiennes et vendredi soir, une frappe de missile balistique russe a fait sept morts et quinze blessés dans la région d’Odessa, sur la mer Noire, a annoncé le gouverneur local Oleg Kiper.

Alors que Donald Trump a multiplié les signes d’impatience concernant l’avancée des discussions, l’émissaire américain Steve Witkoff et le gendre du président, Jared Kushner, ont rencontré vendredi dans les environs de Miami le négociateur ukrainien Roustem Oumerov et des représentants de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne.

À l’issue des discussions, M. Oumerov a simplement assuré que sa délégation s’était mise d’accord avec les Américains «pour poursuivre le travail en commun dans un avenir proche».

Selon un responsable de la Maison Blanche, la partie américaine doit rencontrer séparément durant le week-end en Floride une délégation russe dont, selon le site Politico, l’émissaire du Kremlin pour les questions économiques Kirill Dmitriev.

Inclusion des Européens

Le secrétaire d’Etat américain, lui-même originaire de Floride, a indiqué qu’il pourrait se joindre aux discussions, notamment samedi.

L’inclusion directe des Européens constitue une nouveauté par rapport aux précédentes réunions qui ont eu lieu ces dernières semaines entre Ukrainiens et Américains à Genève, Miami et Berlin.

De plus en plus impatient, Donald Trump a pressé Kiev de «bouger rapidement»: «À chaque fois qu’ils prennent trop de temps, alors la Russie change d’avis», a dit le président américain pendant un échange avec la presse dans le Bureau ovale.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui aussi fait part des «progrès» vers un compromis entre Kiev et Washington sur le contenu d’un plan à proposer à Moscou pour mettre fin aux combats.

Mais, a-t-il averti, la Russie se prépare selon lui à une nouvelle «année de guerre» en 2026.

Concessions territoriales

Les Etats-Unis ont proposé il y a plus d’un mois un plan en vue de mettre fin à la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie en février 2022. Ce texte initial, qui avait été perçu comme étant largement favorable aux demandes du Kremlin, a depuis été remanié après les consultations avec Kiev.

Les détails de la nouvelle mouture ne sont pas connus mais, selon le président ukrainien, elle implique des concessions territoriales de la part de l’Ukraine en échange de garanties de sécurité occidentales.

Vendredi, le président russe Vladimir Poutine a affirmé que «la balle» était «dans le camp» de Kiev et de ses alliés européens, la Russie ayant déjà accepté des «compromis» au cours de ses propres pourparlers avec les Américains.

Il s’est félicité des gains territoriaux obtenus dans l’est de l’Ukraine par les forces russes, assurant que celles-ci «avancent sur toute la ligne de contact».

Les troupes russes ont accéléré cette année leurs conquêtes sur le front en Ukraine, dont elles contrôlent environ 19% du territoire.

Par Le360 (avec AFP)
Le 20/12/2025 à 07h29