Ukraine: Volodymyr Zelensky rejette l’idée d’un cessez-le-feu ou de «concessions» à la Russie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'exprime lors d'une conférence de presse pendant le sommet de la Communauté politique européenne à Budapest, en Hongrie, le 7 novembre 2024.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté jeudi l’idée de discuter d’un cessez-le-feu avec la Russie. Après plus de deux ans et demi de guerre, les appels à des négociations entre la Russie et l’Ukraine se font plus insistants, y compris chez certains alliés de Kiev.

Le 08/11/2024 à 07h57

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté jeudi l’idée de discuter d’un cessez-le-feu avec la Russie ou de lui faire la moindre «concession». Le président russe Vladimir Poutine et Donald Trump, qui vient d’être élu à la présidentielle américaine, se sont dit séparément prêts à discuter l’un avec l’autre. Le premier a affirmé être «prêt à reprendre le contact» avec Donald Trump, qui avait assuré lors de la campagne pouvoir mettre fin à la guerre en Ukraine «en 24 heures».

«On ne peut pas se contenter de dire “un cessez-le-feu maintenant et ensuite nous verrons”. Ce n’est pas viable. Et le pire, c’est que c’est irresponsable», a déclaré le président ukrainien lors d’une conférence de presse en marge d’un sommet de la Communauté politique européenne à Budapest, évoquant une «rhétorique très dangereuse». Il avait assuré plus tôt jeudi que faire des «concessions à Poutine» était «inacceptable pour l’Ukraine et suicidaire pour toute l’Europe».

Les appels en vue de négociations entre la Russie et l’Ukraine se font plus insistants après plus de deux ans et demi d’une guerre dévastatrice, y compris chez certains alliés de Kiev. Le Premier ministre hongrois a répété jeudi son appel à une trêve sur le champ de bataille, pour «donner aux parties belligérantes l’espace et le temps nécessaires pour communiquer et commencer à négocier la paix».

L’élection de Donald Trump à la présidence américaine a jeté un froid à Kiev, qui craint un désengagement de son principal fournisseur d’armes et de financements dans les mois à venir. «J’ai parlé au président Trump (...), ça a été une conversation productive mais, bien sûr, nous ne pouvons pas dire quelles actions spécifiques il va entreprendre», a relevé le chef de l’État ukrainien.

«Destruction de la population»

Sur le terrain, une série de frappes russes a fait quatre morts et 40 blessés dans la ville de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine. Des bombes planantes ont touché un hôpital et des bâtiments d’habitation, selon les autorités locales.

Ces frappes ont eu lieu quelques heures après que le chef du Conseil de sécurité russe, Sergueï Choïgou, a pressé les alliés occidentaux de Kiev d’entamer des négociations avec Moscou s’ils veulent mettre fin aux attaques contre les Ukrainiens.

«La situation sur le théâtre des hostilités n’est pas en faveur du régime de Kiev, l’Occident a le choix : poursuivre son financement et la destruction de la population ukrainienne ou admettre les réalités existantes et commencer à négocier», a-t-il dit au cours d’une réunion.

Avec le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, la balle est dans le camp américain, a par ailleurs estimé jeudi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. «On verra s’il y a des propositions» de la nouvelle administration américaine, a-t-il déclaré.

La Russie réclame notamment que l’Ukraine lui cède cinq régions du pays et qu’elle renonce à son ambition de rejoindre l’Otan. Des conditions inacceptables pour Volodymyr Zelensky, qui insiste sur le retrait pur et simple des troupes russes de la totalité des territoires occupés. Vladimir Poutine a une nouvelle fois assuré jeudi que Moscou était prêt à négocier avec Kiev sur la base des «réalités actuelles» sur le terrain.

Par Le360 (avec AFP)
Le 08/11/2024 à 07h57