Il a également nommé Gina Haspel à la tête de l'agence de renseignement. Elle devient ainsi la première femme à en devenir la directrice.
"Mike Pompeo, directeur de la CIA, est notre nouveau secrétaire d'État. Il va faire un boulot fantastique! Merci à Rex Tillerson pour sa contribution. Gina Haspel va devenir la nouvelle directrice de la CIA, et la première femme à ce poste. Félicitations à tous!" a twitté le président américain.
Rex Tillerson, ex-PDG de la compagnie pétrolière Exxon Mobil, avait pris la tête de la diplomatie américaine à l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier 2017, précise l'agence Reuters. Trump lui aurait demandé de se retirer vendredi, selon The Washington Post. Le secrétaire d'État a même annulé les événements prévus au Kenya samedi, au moment où le département d'État déclarait qu'il ne se sentait pas bien.
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La raison de la demande? Donald Trump souhaitait changer son équipe en vue des négociations avec la Corée du Nord, a indiqué un haut responsable américain pour expliquer la mise à l'écart de Rex Tillerson. Nous sommes à quelques jours seulement de la spectaculaire annonce d'une rencontre au sommet -dont le lieu, la date et les autres modalités restent à déterminer- entre le président américain et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.
Et qui de mieux qu'un "as" du renseignement pour le poste? "En tant que directeur de la CIA, Mike a mérité les éloges des membres de nos deux partis en renforçant notre collecte de renseignements, en modernisant nos capacités offensives et défensives et en tissant des liens étroits avec nos alliés de la communauté du renseignement", a déclaré Trump dans un communiqué. Mike Pompeo s'est pour sa part déclaré "profondément reconnaissant".
L'onde de choc risque par ailleurs de s'élargir. La sortie du secrétaire d'État pourrait être suivie d’autres départs.Tillerson, le secrétaire d’État à la Défense, James Mattis, et le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, auraient conclu un «pacte» voulant que si l’un d’eux était remercié, les autres suivraient.
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On retiendra que les relations entre Tillerson et Trump ont été tendues depuis le début du mandat du président américain. Les affrontements se sont, de plus, produits dans le contexte de crises majeures. On en voudra pour exemple le fait que Tillerson, âgé de 65 ans, se soit publiquement distancié de la réaction provocante du président lors du rassemblement des partisans de la suprématie blanche à Charlottesville, en Virginie, l'année dernière.
La scission a été brutale lorsque Trump a twitté en octobre: Tillerson "perd son temps" en essayant de négocier avec la Corée du Nord pour que celle-ci mette fin à ses programmes nucléaires. Tillerson aurait quant à lui qualifié Trump de "crétin" en juillet à la suite d'une rencontre avec l'équipe de sécurité nationale du président, selon NBC. Le secrétaire d'État ne l'a jamais nié.
Tillerson figurait également au nombre des personnes ayant essayé d'empêcher le président de sortir les États-Unis de l'accord de Paris sur le climat. Mais le comble avait déjà été atteint en juin dernier lorsque Trump a critiqué le Qatar, le qualifiant de "bailleur de fonds du terrorisme"… une heure après que Tillerson ait demandé aux États du Golfe de lever le blocus contre ce même pays.