"Pour la première fois de l'histoire de la flotte russe, le porte-avions Amiral Kouznetsov a pris part à des opérations armées", faisant décoller depuis son bord des avions Su-33, a déclaré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, lors d'une réunion avec le président Vladimir Poutine et l'état-major.
L'armée russe, selon lui, a débuté une opération d'ampleur visant à frapper les positions de l'organisation Etat islamique (EI) et du front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra, Al-Qaïda en Syrie) dans les régions d'Idleb et d'Homs, dans le nord-ouest et le centre du pays. Cette opération a également impliqué la frégate russe Amiral Grigorovitch qui a tiré des missiles de croisière Kalibr.
A Washington, la diplomatie américaine a condamné les frappes "inexcusables" menées par la Russie et par le régime syrien. Moscou a réagi en dénonçant une "rhétorique" basée sur des "mensonges".
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les frappes russes ont visé à Idleb les localités de Saraqeb, Jisr al-Choughour, Ariha, Maaret al-Noomane, Kafar Nebbol, des places fortes de l'opposition qui contrôle quasiment toute la province.
La guerre depuis 2011Le porte-avions Amiral Kouznetsov est arrivé la semaine dernière au large des côtes syriennes pour renforcer le dispositif militaire russe dans ce pays déchiré par la guerre depuis 2011 et où Moscou mène depuis plus d'un an une opération en soutien aux forces du régime du président Bachar al-Assad.
Au même moment, après une pause d'un mois, l'armée de l'air syrienne a repris ses bombardements de la partie-est de la ville septentrionale d'Alep, tenue par les rebelles, a affirmé l'OSDH.
Selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, "les forces du régime ont mené des raids et largué des barils d'explosifs sur plusieurs quartiers résidentiels de l'est d'Alep pour la première fois depuis le 18 octobre".
Les aviations russe et syrienne avaient cessé leurs raids le 18 octobre, trois jours avant une trêve destinée, selon Moscou et Damas, à favoriser la sortie des rebelles de la zone tenue par les insurgés.
Plus de 300.000 mortsAncienne capitale économique de la Syrie, Alep est un enjeu majeur tant pour le régime que pour les insurgés qui s'affrontent depuis 2011 dans une guerre ayant fait plus de 300.000 morts et entraîné la pire crise humanitaire depuis la Seconde guerre mondiale.
Les forces gouvernementales tentent de prendre le contrôle total de la deuxième ville du pays divisée en secteurs rebelles et secteurs sous contrôle du régime (à l'ouest).
Au cours des dernières vingt-quatre heures, trois hôpitaux situés dans la province d'Alep ont en outre été endommagés par des frappes aériennes, rapporte l'OSDH, faisant état de blessés parmi le personnel médical et les patients.
Dans un entretien accordé à la télévision portugaise RTP, le président syrien Bachar al-Assad a estimé que le président américain élu Donald Trump pourrait devenir "un allié naturel" au même titre que les Russes et les Iraniens s'il luttait contre le terrorisme comme l'entend le régime de Damas.
Il s'agit de la première opération d'envergure en Syrie depuis l'élection à la présidence américaine de Donald Trump qui a suggéré qu'il allait travailler plus étroitement avec la Russie sur la Syrie.