Après la promulgation de la réforme des retraites, elle-même précédée par un passage en force de son texte à l’Assemblée nationale, la cote de popularité du président français a logiquement chuté pour atteindre son niveau le plus bas, indique un sondage du cabinet BVA pour la station radio RTL publié ce vendredi.
Avec 26% de bonnes opinions (deux points de moins depuis la fin mars), Emmanuel Macron est à son plus bas niveau depuis 2017, et atteint le même plancher que durant la crise des «gilets jaunes», en octobre 2018, précise le sondage réalisé après son allocution télévisée de lundi 17 avril.
«Hautain», «imbu de lui-même»
Dans le détail, 32% des sondés ont une «plutôt mauvaise» opinion du président français et 41% ont une «très mauvaise opinion». Il lui est reproché d’être «déconnecté», «hautain», «imbu de lui-même» et «pas assez à l’écoute du pays». Seuls 36% des Français estiment que le chef de l’État a encore une stature présidentielle.
La Première ministre Elisabeth Borne perd, quant à elle, un point, avec 27% des sondés disant nourrir une bonne opinion de son action, soit son plus mauvais résultat depuis son accession à Matignon en mai 2022.
Après la validation de la réforme des retraites il y a une semaine par le Conseil constitutionnel et son immédiate promulgation par Emmanuel Macron, la colère domine toujours pour 45% des personnes interrogées, mais cède 3 points. En revanche, le sentiment de résignation bondit de huit points pour atteindre 24%, soit le niveau le plus haut jamais atteint.
63% pour la poursuite de la mobilisation
Autre rebond, celui des Français qui souhaitent que la mobilisation sociale se poursuive, soit une hausse de 3 points à 63%. Près de trois quarts des Français (74%) estiment que le chef de l’Etat «a eu tort de promulguer la loi rapidement», craignant que cette décision «n’attise la colère sociale».
Ils sont très largement sceptiques quant aux objectifs fixés par Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée de lundi: 69% estiment qu’elle n’a pas répondu à leurs attentes, 73% ne les croient pas réalistes et 74% ne les croient pas susceptibles de relancer le quinquennat.
L’enquête a été menée les 18 et 19 avril auprès d’un échantillon de 1.002 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas, avec une marge d’erreur comprise entre 1,4 et 3,1 points.