Sénégal: Matteo Renzi à Dakar pour stopper l’émigration clandestine

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En visite au Sénégal, le président du Conseil italien, Matteo Renzi, cherche à définir «une nouvelle stratégie de coopération» avec les autorités sénégalaises. L’idée est de stopper l’émigration clandestine en donnant aux jeunes des raisons de rester au pays à travers des projets de développement.

Le 03/02/2016 à 20h07

Le Premier ministre italien, Matteo Renzi, est en visite à Dakar. A la sortie d’un tête-à-tête, hier soir, avec le président Macky Sall, les deux hommes ont annoncé une série de projets pour stopper l’émigration clandestine. Ces projets ciblent les jeunes pour leur donner «plus de perspectives» et des raisons de rester au pays.

Avec 200 000 Sénégalais vivant sur son sol, l’Italie abrite la plus forte diaspora sénégalaise dans le monde. Au début des années 2000, avec le slogan «Barça ou Barsak» (Barcelone ou la mort), des milliers de jeunes sénégalais ont tenté de rejoindre l’Europe, notamment l’Italie, à bord de pirogues de fortune.

Beaucoup d’entre eux se sont noyés dans l’océan ou dans la Méditerranée. Si le phénomène s’était un peu endigué, il avait repris de plus belle ces dernières années, même s’il a été relégué au second plan par la vague des migrants syriens à partir de l’Europe de l’Est.

Parmi les projets annoncés par Matteo Renzi et Macky Sall, il y a le projet agricole «Terre-ferme», mais aussi et surtout le Programme d’appui au développement économique et social du Sénégal (PADESS) d’un montant de 12 milliards de FCFA.

Ce dernier projet, qui «ouvre de larges boulevards de coopération» entre les deux pays, cible prioritairement l’agro-business, l’industrie, la construction et le renouveau urbain. Selon Macky Sall, avec ces perspectives, «la coopération entre les deux pays va être relancée de fort belle manière».

Le président du Conseil italien, lui, souligne que son pays a intérêt à travailler avec le Sénégal. «Nous sommes heureux d’accueillir les Sénégalais en Italie et de la nécessité de donner du travail à tous ces jeunes. [Mais] le gouvernement italien accorde une attention particulière à la coopération économique», dit Matteo Renzi, précisant que «s’il y a une opportunité pour fixer les jeunes [dans leur pays] c’est mieux».

Renzi, qui aura la possibilité de s’adresser, ce mercredi, à la jeunesse sénégalaise depuis la tribune de l’Université Cheikh Anta Diop, veut surtout faire passer un message : «Ce n’est pas en risquant sa vie en Lybie ou dans la Méditerranée qu’on va changer l’existence», dit-il. Il regrette que l’Europe ne fasse pas de l’Afrique une priorité.

Par Ibrahima Diallo
Le 03/02/2016 à 20h07