Quelque 400 millions de personnes dans le monde n'ont pas accès aux services de santé les plus élémentaires et sont contraints à la pauvreté car leurs gouvernements ne sont pas capables de leur fournir des soins médicaux, affirme un nouveau rapport intitulé «Suivre la couverture santé universelle», réalisé par la Banque mondiale et l'Organisation mondiale de la santé, paru vendredi.
En observant 37 nations entre 2002 et 2012, le rapport se concentre sur la capacité des gens à obtenir un accès aux services de santé essentiels, en évaluant sept composantes : le planning familial, les soins prénatals, la présence de personnel qualifié pendant les accouchements, la vaccination des enfants, le traitement antirétroviral, le traitement de la tuberculose et l’accès à l’eau et à l’hygiène.
Ce rapport, le premier du genre, selon la Banque mondiale, à mesurer les services de santé dans 37 pays, tire la sonnette d'alarme. Il montre qu'on est loin d'avoir atteint l'universalité des soins de santé. 6% des habitants des pays examinés s'enfoncent dans l'extrême pauvreté et ne disposent plus que de 1,25 dollar par jour pour vivre, parce qu'ils doivent s'acquitter de frais de soins.
«Ce taux de pauvreté élevé qui se produit quand des gens doivent payer de leur poche leurs propres soins médicaux d'urgence est un obstacle important dans la tentative d'éradication de la pauvreté extrême», dit le docteur Kaushik Basou, vice-président et l’économiste en chef de la Banque mondiale. «Puisque nous entrons dans l’ère de développement post-2015, nous devons réagir à ces découvertes ou la population pauvre du monde risque d’être livrée à elle-même», préconise-t-il.
L'OMS et la Banque mondiale recommandent que les pays poursuivent l'objectif d'une couverture de santé universelle pour au moins 80% de leur population et que "chacun, partout, soit à l'abri de devoir faire des paiements catastrophiques de santé qui les appauvrissent".