Le président turc Recep Tayyip Erdogan, un soutien clé des rebelles cherchant à renverser Bachar al-Assad depuis 2011, s'est dit dorénavant ouvert à une rencontre avec le dirigeant de Damas. Leurs ministres de la Défense se sont rencontrés à Moscou fin décembre, première rencontre officielle à ce niveau entre les deux pays depuis le début de la guerre. «Nous ne soutenons pas les pays qui intensifient leurs relations ou expriment leur soutien à la réhabilitation de Bachar al-Assad, un dictateur brutal», a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price. «Nous exhortons les Etats à soigneusement examiner le bilan atroce du régime Assad en matière de droits humains au cours des douze dernière années, alors qu'il continue d'infliger des atrocités au peuple syrien et de refuser l'accès à une aide humanitaire vitale», a t-il ajouté. Bachar al-Assad, appuyé par la Russie, a repris le contrôle de la majorité du territoire syrien au cours d'un conflit qui a tué un demi-million de personnes, fait déplacer la moitié de la population du pays d'avant-guerre et vu la montée du groupe Etat islamique (EI).
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L'année dernière ayant enregistré le plus faible nombre de morts depuis le début du conflit, un nombre croissant de pays considèrent M. Assad comme le vainqueur. En mars 2022, le dirigeant s'est rendu aux Emirats arabes unis, un allié des Etats-Unis, pour son premier voyage dans un autre Etat arabe depuis la guerre. A la suite de la rencontre ministérielle à Moscou, la Turquie a accueilli mardi les principales figures de l'opposition pour les rassurer et a réitéré son soutien à la résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU en faveur d'un règlement politique en Syrie. Les Etats-Unis autorisent depuis 2020 l'application de sanctions contre Bachar al-Assad tant que le régime n'a pas rendu de comptes pour les atrocités commises.