Ces soldats turcs n'ont pas été impliqués dans la tentative de putsch, a indiqué l'agence de presse Anadolu, relevant qu'aucun militaire gradé n'a été libéré jusqu'à aujourd'hui.
Ces soldats, premier groupe libéré, ont été "trompés" par leur hiérarchie et "n'ont pas été au fait du coup d'Etat" ni "n'ont tiré sur les civils" lors de la tentative de coup d'Etat, poursuit l'agence citant le procureur.
Plus de 11.000 personnes (militaires, enseignants, fonctionnaires, magistrats, policiers et civils) ont été placées en garde à vue dans la large purge menée par le pouvoir à l'échelle nationale à la suite de ce putsch raté qui a fait au moins 246 morts et plus de 2.100 blessés.
Quelque 60.000 personnes ont fait, à ce jour, l'objet d'une mesure administrative ou judiciaire dans ce cadre pour "purger" l'administration des proches du mouvement "Hizmet" de l'érudit Fethullah Gülen, accusé par le pouvoir d'être l'instigateur de la tentative de putsch.
Le Premier ministre Binali Yildirim a fait état de 6.038 interpellations dans les rangs de l'armée, de plus de 8.000 policiers et 100 membres du service des renseignements (MIT) suspendus, ainsi que 30 préfets et 47 sous-préfets relevés de leurs fonctions et près de 300 militaires de la garde présidentielle mis aux arrêts.
Parmi les personnes arrêtées, suspendues ou limogées figurent 2.750 juges et procureurs, 15.200 personnes du ministère de l'Education qui a aussi annulé l'autorisation d'enseigner de près de 21.000 professeurs du privé. De même, le Conseil de l'enseignement supérieur a demandé aux 1.577 doyens de facultés de présenter leur démission.
Quelque 257 fonctionnaires travaillant au cabinet du Premier ministre, 1.500 fonctionnaires du département des Finances, 393 des Affaires familiales et sociales, 492 imams de la direction des Affaires religieuses (Diyanet) ont été également suspendus.
Le chef de l'Etat a décrété, mercredi soir, l'instauration de l'état d'urgence dans le but de "prendre, de manière efficace et rapide, les mesures nécessaires afin d'éliminer les menaces contre la démocratie dans notre pays, l'état de droit, les droits et libertés de nos citoyens".
Gulen, ancien allié de Erdogan, était accusé par le pouvoir d'avoir constitué une structure parallèle au sein de la police et de la justice pour manipuler une enquête sur une présumée corruption en décembre 2013 ayant ciblé notamment le Premier ministre à l'époque et actuel chef de l'Etat et son entourage et d'avoir tenté de renverser le gouvernement.