Putsch manqué en Turquie: 103 généraux et amiraux en garde à vue

Quelque 6.000 militaires ont été placés en garde à vue au lendemain du putsch. . DR

Les forces de sécurité turques ont effectué tôt ce lundi de nouveaux coups de filet dans l'armée, poursuivant le "grand ménage" entrepris par le président Recep Tayyp Erdogan qui inquiète de plus en plus la communauté internationale.

Le 18/07/2016 à 09h28

Au total, quelque 6.000 militaires ont déjà été placés en garde à vue et près de 3.000 mandats d'arrêt ont été délivrés à l'encontre de juges et de procureurs, après la tentative de coup d'Etat qui a officiellement fait au moins 290 morts, dont plus de 100 putschistes.

Des unités de la police antiterroriste à Istanbul ont effectué une descente à la prestigieuse académie de l'armée de l'air de la métropole à la recherche de factieux, a annoncé l'agence Anadolu.

Par ailleurs le général Mehmet Disli, qui a mené la prise en otage du chef d'état major Hulusi Akar pendant la tentative de putsch, a lui aussi été placé en garde à vue, ont indiqué des responsables turcs.

Actuellement, 103 généraux et amiraux turcs ont été placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur le putsch manqué, a rapporté lundi l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Selon l'agence, qui dresse une liste détaillée de leurs noms, ces officiers supérieurs proviennent de l'armée de l'air, de terre, de la Marine et des quatre coins du pays.

Par ailleurs, quelque 1.800 membres des forces spéciales de la police ont commencé à être déployés dans la nuit à Istanbul afin de sécuriser les points sensibles de cette mégalopole, a rapporté tôt lundi Anadolu.

Plusieurs milliers de personnes se sont à nouveau rassemblées dans la nuit de dimanche à lundi sur la place Taksim, ainsi que sur la place Kizilay, à Ankara, afin d'apporter leur soutien au président Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier a réitéré son appel à descendre dans la rue malgré la mise en déroute des putschistes.

La communauté internationale a mis en garde la Turquie contre la tentation d'une répression généralisée.

Le président américain Barack Obama a ainsi rappelé "le besoin vital" que toutes les parties concernées "agissent dans le cadre de l'Etat de droit". Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault a souligné que ce coup d'Etat avorté n'était pas un "chèque en blanc" au président Erdogan pour procéder à des "purges".

Même son de cloche à Bruxelles, où Federica Mogherini, qui dirige la diplomatie européenne, a souligné que le respect "de l'Etat de droit et de la démocratie étaient (...) le meilleur moyen d'affronter les difficultés que vit la Turquie".

Le 18/07/2016 à 09h28