Les cours du pétrole ont fléchi le mercredi 27 mars, en réaction à une augmentation imprévue des stocks américains de brut. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, a ainsi cédé 0,18% à 86,09 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, a perdu 0,33% à 81,35 dollars.
La baisse des cours a toutefois été limitée car les données officielles de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) ont été finalement moins catastrophiques pour la demande que celles publiées plus tôt par l’American Petroleum Institute (API), a expliqué Andy Lipow de Lipow Oil Associates.
L’EIA a en effet indiqué mercredi que les stocks commerciaux hebdomadaires de pétrole brut aux Etats-Unis avaient augmenté de 3,2 millions de barils pour la semaine achevée le 22 mars. Les analystes misaient sur une diminution d’un million de barils.
Mais mardi la fédération des professionnels du secteur, l’API avait estimé que les réserves commerciales de brut américaines s’étaient renforcées d’environ 9,3 millions de barils. «Le bilan sur les stocks de l’EIA était bien plus constructif pour le marché que celui de l’API, même si la montée de ces stocks ont mis les cours sous pression», a indiqué Andy Lipow.
L’analyste a souligné que la saison de maintenance des raffineries n’était pas achevée, ce qui implique une augmentation des stocks de brut qui attendent de passer par les raffineries. Ainsi le taux d’utilisation des capacités de raffinage, même s’il est monté de 87,8% à 88,7% la semaine dernière, «reste en dessous de plusieurs points de pourcentage de son niveau de l’année dernière à la même époque», a souligné M. Lipow. Il y a un an, l’utilisation des capacités était de 90,3%.
Les réserves d’essence ont aussi augmenté la semaine dernière de 1,3 million de barils quand les prévisions médianes du marché tablaient sur un repli de 1,7 million.
Une réaction de l’Opep+?
En parallèle, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés dans l’alliance Opep+ doit tenir la réunion technique de son comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) le 3 avril. «Les investisseurs sont de plus en plus sceptiques quant à la possibilité que les membres de l’Opep+ procèdent à des ajustements substantiels de la production lors de leur prochaine réunion», affirme Ricardo Evangelista.
Le JMMC n’a pas de pouvoir décisionnaire quant à une augmentation ou une réduction des quotas de production du groupe Opep+, mais il émet des recommandations servant de base aux mesures prises lors des réunions ministérielles de l’organisation.