L’homme, qui a été arrêté, semble avoir agi seul pour des motifs encore inconnus, a indiqué la police à la presse. Selon la police, il était connu des autorités pour des faits de maltraitance animale et il était étudiant à l’hôpital. «Nous ne pouvons encore rien dire sur les motifs de ces actes terribles. L’enquête se poursuit», a déclaré aux journalistes le procureur général, Hugo Hillenaar, en soulignant que le suspect coopérait avec la police.
L’homme a ouvert le feu dans une maison de la ville portuaire néerlandaise, tuant une femme de 39 ans et blessant grièvement sa fille de 14 ans - décédée peu après -, a expliqué le chef de la police, Fred Westerbeke. Il a ensuite pénétré dans une salle de classe du centre hospitalo-universitaire Erasmus, tuant un enseignant de 46 ans. Chaque fois, il a également allumé des incendies, vite éteints mais qui ont provoqué la panique.
Des unités d’élite de la police ont fait irruption dans l’hôpital, tandis que brancardiers et personnel de salle tentaient d’évacuer des patients en fauteuils ou sur des brancards. «C’était un drame, un vrai drame», a déclaré à l’AFP Angeliek Vleesenbeek, une patiente de l’hôpital qui prenait un café en dehors lorsque des policiers ont commencé à crier aux gens de se rendre à une école toute proche.
«J’ai vu pleurer l’un des témoins»
«Nous, ils nous ont dit de rester là où nous étions et nous ne pouvions plus sortir», a-t-elle dit, toujours branchée à sa perfusion intraveineuse. «Nous sommes restés là quelques heures avec d’autres patients, des infirmières et des médecins», a-t-elle ajouté. «J’ai vu pleurer l’un des témoins».
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«On ne s’attend pas à ça aux Pays-Bas», a déclaré à l’AFP Sem Built, un fonctionnaire de 38 ans. «Aux Etats-Unis, oui, mais ici aux Pays-Bas? Je ne me serais jamais attendu à ce qu’un enseignant (soit tué)», a ajouté celui qui a assisté au drame depuis une unité pour enfants située à proximité.
Des images diffusées dans la presse montraient un ballet d’hélicoptères, ainsi que des snipers postés sur les toits avoisinants. L’homme est soupçonné d’être l’unique auteur des coups de feu et il n’y a pas eu de deuxième tireur, a indiqué la police.
«Il y a d’abord eu une fusillade au quatrième étage. Quatre ou cinq coups de feu ont été tirés. Puis un cocktail Molotov a été lancé dans une salle de classe», a déclaré un étudiant en médecine cité par la chaine de télévision RTL sans donner son nom.
«Il y a eu beaucoup de panique et de cris... Je n’ai entendu aucun coup de feu, juste la panique», a déclaré un autre témoin oculaire, cité par la chaîne publique NOS.
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«Je suis triste et en colère», a déclaré à la presse le maire de Rotterdam Ahmed Aboutaleb, parlant d’une «journée noire» pour sa ville.
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a fait part de son «grand désarroi». «Mes pensées vont aux victimes de cette attaque, à leurs êtres chers et à tous ceux qui ont eu immensément peur», a-t-il écrit sur X, l’ancien Twitter.
Le roi Willem-Alexander et la reine Maxima ont déclaré qu’ils étaient de tout cœur avec les personnes souffrant d’un «chagrin intense».
Rotterdam est souvent le théâtre de fusillades généralement attribuées à des règlements de compte entre gangs de drogue rivaux.
En 2019, trois personnes ont été abattues dans un tramway à Utrecht, déclenchant une vaste chasse à l’homme. En 2011, le pays a été sous le choc lorsque Tristan van der Lis, 24 ans, a tué six personnes et en a blessé 10 autres dans un centre commercial bondé.