Les circonstances du décès du journaliste et blogueur Mohamed Tamalt, dimanche dernier dans un hôpital algérois après une longue grève de la faim, constitue “une tâche noire” pour le gouvernement algérien, dans un contexte “où les garanties constitutionnelles se sont révélées dénuées de tout sens”, écrit vendredi l'influent journal américain, New York Times.
“Mohamed Tamalt n’est pas le seul journaliste ayant subi l’ire du gouvernement algérien cette année, dans la mesure où Mehdi Benaissa, directeur de la chaine KBC et son directeur de production Ryad Hartouf avaient été incarcérés et condamnés à six mois de prison”, déplore la publication américaine, en faisant observer que la répression de la liberté d’expression en Algérie a également “pris pour cible Tahar Belabes, membre d’un groupe représentant les chômeurs”.
Entre temps, note le New York Times, “un petit cercle constitué de généraux et d’officiers de renseignements n’a pas été en mesure d’appréhender les problématiques chroniques dont souffre l’Algérie, qui reste sous une dépendance quasi-totale de la rente pétrolière, au moment où la chute des cours du pétrole sur les marchés internationaux a réduit la capacité du gouvernement à assurer la soutenabilité du service et des subventions publics et à acheter la paix sociale”.
Pendant plusieurs années, le régime algérien “a réprimé toute velléité d’opposition à travers une combinaison de subsides publics et la répression politique”, rappelle la publication américaine, en soulignant que cette politique “a freiné le développement économique et a muselé les aspirations démocratiques”.
“Peu d’efforts, poursuit le New York Times, ont été déployés pour faciliter les investissements étrangers et encore moins enclencher une dynamique visant la promotion du marché de l’emploi pour les 4/5 des citoyens algériens âgés de moins de 45 ans”.
“C’est cette réalité, et non pas l’opposition, qui constitue le véritable danger à la stabilité (en Algérie). Cette situation ne pourra que s’exacerber si les critiques légitimes et les manifestations continuent d’être réprimées”, conclut le conseil éditorial du New York Times.