Meurtre de Charlie Kirk: enquête en cours aux États-Unis, Trump charge la «gauche radicale»

L'activiste de droite américain Charlie Kirk (à droite) prend la parole sur scène aux côtés du président Donald Trump lors du festival America Fest 2024 à Phoenix, en Arizona, le 22 décembre 2024. AFP or licensors

Donald Trump a accusé les discours de la «gauche radicale» d’avoir contribué au meurtre par balle, mercredi, de l’un de ses fidèles alliés politiques, Charlie Kirk, en pleine réunion publique sur un campus. Il l’a qualifié de «martyr de la vérité et de la liberté». Voici ce que l’on sait du modus operandi de l’assassinat.

Le 11/09/2025 à 06h47

Le podcasteur conservateur, porte-drapeau de la jeunesse pro-Trump, a été tué lors d’une réunion publique dans une université de l’Utah (ouest). Les recherches se poursuivent pour retrouver le tireur, dont les motivations demeurent inconnues.

«Depuis des années, la gauche radicale compare des Américains formidables comme Charlie aux nazis et aux pires criminels et meurtriers de masse du monde. Ce genre de rhétorique est directement responsable du terrorisme que nous connaissons aujourd’hui dans notre pays, et cela doit cesser immédiatement», a accusé le président américain dans une vidéo publiée sur son réseau Truth Social.

«Mon administration retrouvera tous ceux qui ont contribué à cette atrocité et à toute autre violence politique, y compris les organisations qui les financent et les soutiennent», a-t-il lancé.

Avant lui, plusieurs figures trumpistes avaient qualifié Charlie Kirk de «martyr» tombé pour la défense des valeurs conservatrices et chrétiennes.

Les faits connus

À la tête du principal mouvement de jeunes conservateurs aux États-Unis, qu’il avait cofondé en 2012 à l’âge de 18 ans, Charlie Kirk s’exprimait à la mi-journée sur le campus de l’Utah Valley University, à Orem, à une soixantaine de kilomètres au sud de Salt Lake City.

Simple tee-shirt blanc barré du mot Freedom («Liberté»), pantalon sombre, assis sur une chaise sous une tente blanche aux couleurs bleu et rouge de son American comeback tour, il répondait aux questions d’un public nombreux, rassemblé en extérieur.

Sa réunion publique du jour, la première d’une quinzaine de dates programmées à travers le pays jusqu’à fin octobre, était organisée sous le slogan Prove me wrong («Démontrez-moi que j’ai tort»).

«Il y avait beaucoup de monde. Il est arrivé, il lançait des casquettes, il chauffait la foule», raconte l’ancien parlementaire républicain Jason Chaffetz, présent sur place, à Fox News.

«Dès que le tir a retenti, tout le monde s’est jeté à terre et s’est mis à courir dans tous les sens en criant et en hurlant», relate-t-il encore.

Une détonation, puis des cris

Vers midi, «on a tiré un coup de feu sur Charlie Kirk» qui a été «évacué des lieux par ses gardes du corps», a indiqué l’université Utah Valley sur X.

La détonation d’un tir retentit au moment précis où Charlie Kirk est interrogé sur les tueries de masse, selon des témoins.

Le militant de 31 ans s’effondre sur son côté gauche, touché par une balle. Des vidéos le montrent, touché au cou, s’effondrant sur sa chaise, alors que des cris de panique se faisaient entendre dans le public.

Grièvement blessé, le podcasteur est évacué des lieux par ses gardes du corps sur un brancard poussé à toute vitesse.

«Je veux être bien clair, il s’agit d’un assassinat politique», a déclaré le gouverneur républicain de l’Utah, Spencer Cox, lors d’une conférence de presse.

Les recherches se poursuivent

Aucun suspect n’a officiellement été arrêté.

Deux hommes ont été brièvement détenus puis relâchés après avoir été interrogés par les autorités, tandis que les recherches continuent. Un homme, George Zinn, a été inculpé pour obstruction à l’enquête.

Selon les autorités, aucun des deux hommes n’a «actuellement de lien avec le tir».

On a tiré «depuis un bâtiment situé à environ 180 mètres» de Charlie Kirk, a détaillé l’université. «Le tir venait du campus, potentiellement d’un toit», et le tireur portait des vêtements sombres, ont précisé plus tard les autorités locales.

Le président a ordonné la mise en berne des drapeaux américains en hommage à celui qui avait été un rouage important de sa dernière campagne présidentielle. L’immense bannière de la Maison Blanche a été abaissée.

«Violence politique»

Friand de joutes oratoires avec les étudiants, Charlie Kirk participait à un événement en plein air sur le campus de l’Utah Valley University.

Selon les enquêteurs, l’unique balle a été tirée par un homme habillé de noir, dans ce qui semble être un assassinat ciblé.

À gauche, l’ancienne candidate démocrate à l’élection de 2024, Kamala Harris, a estimé que «la violence politique n’a[vait] pas de place en Amérique».

L’ancien président Joe Biden a lui aussi appelé à ce que ce type de violence «cesse immédiatement», à l’unisson d’autres figures démocrates: Barack Obama, Bernie Sanders ou encore le gouverneur de Californie, Gavin Newsom.

Un militant pro-Trump

Originaire de la banlieue de Chicago, chrétien et défenseur du port d’armes, ce père de deux enfants avait abandonné ses études pour se consacrer au militantisme.

Il était à la tête d’un mouvement de jeunesse, Turning Point USA. Cofondée en 2012 par l’influenceur alors âgé de 18 ans, cette organisation est devenue en une décennie le plus grand groupe de jeunes conservateurs aux États-Unis.

Elle compte une armée de militants enthousiastes, dont certains avaient été envoyés en bus à Washington pour la manifestation du 6 janvier 2021, qui avait débouché sur l’invasion du Capitole.

Avec ses 6,9 millions d’abonnés sur Instagram et 3,8 millions sur YouTube, son influence avait largement servi Donald Trump à séduire les jeunes Américains, en promouvant une conception ultratraditionnelle de la famille.

Par Le360 (avec AFP)
Le 11/09/2025 à 06h47