Un précédent bilan faisait état de 43 morts, la plupart par noyade, mais la mort de cinq autres personnes à Coyuca de Benitez, une commune voisine d’Acapulco, au sud-ouest du Mexique, a depuis été signalée. Il s’agit des premiers chiffres en provenance des villes situées à proximité de la cité balnéaire, où, jusqu’à présent, ont été constatés les autres décès et la plupart des dégâts matériels.
Le ministère mexicain des Affaires étrangères a indiqué que 263 étrangers se trouvaient dans le port au moment de l’ouragan. Retrouvés sains et saufs, ils ont tous quitté Acapulco. Selon les médias, le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a survolé dimanche la zone sinistrée et s’est entretenu avec les responsables des opérations de secours.
L’ouragan, de force maximale 5, a frappé la ville mercredi au petit matin, dévastant la station balnéaire de près de 780.000 habitants, qui vit essentiellement du tourisme. Des magasins et des supermarchés ont par ailleurs été pillés dans l’attente des secours.
«C’est un désastre»
«Nous progressons dans la distribution efficace de l’aide humanitaire», a assuré Evelyn Salgado, la gouverneure de l’Etat de Guerrero sur X (ex-Twitter). Les aides du gouvernement et des ONG ont commencé à être distribuées vendredi après- midi, après la réouverture de l’aéroport et la reprise du trafic routier. En attendant, les habitants s’organisent en faisant appel à la solidarité des voisins pour réparer et nettoyer les dégâts.
« En matière d’aide, nous n’avons rien vu venir provenant des autorités », a affirmé à l’AFP Miguel Antraca, 60 ans, qui s’est rendu sur une plage pour voir son petit commerce en ruines. Il a déjà connu des cyclones, mais jamais d’une telle ampleur. «C’est un désastre, cela ne s’était jamais produit auparavant, les ouragans étaient plus petits».
De simple tempête tropicale, Otis s’est transformé en ouragan de force maximale 5 en seulement six heures au large de la côte Pacifique du Mexique. Il a touché terre avec des vents de 270 km/h. L’ouragan a ensuite faibli en progressant dans l’arrière-pays. Mais de fortes pluies persistaient dans les Etats de Guerrero et d’Oaxaca, deux des plus pauvres du pays.
La rapidité avec laquelle l’ouragan s’est formé n’a pas laissé le temps aux habitants de protéger leurs commerces, leurs maisons et les hôtels, ni de constituer des stocks d’eau et de nourriture. Eva Luz Vargas, 45 ans, s’est jointe à ses voisins pour commencer à ramasser les débris. Mais cette vendeuse de produits pour les touristes, mariée à un pêcheur, s’inquiète pour le futur. «Nous voulons que le gouvernement nous aide parce que c’est vraiment grave», dit-elle.
Le gouvernement fédéral a dénombré plus de 273.000 habitations, 600 hôtels et 120 hôtels ayant subi des dégâts plus ou moins graves. Par ailleurs, 12 autoroutes et routes restaient bloquées. Selon le cabinet de conseil Enki Research, spécialisé dans les phénomènes naturels, Otis a causé des dégâts s’élevant à environ 15 milliards de dollars (14,20 milliards d’euros).