Meta veut diffuser l’IA grâce à la popularité de ses réseaux sociaux

Mark Zuckerberg, patron du groupe Meta, lors de l'ouverture de l'évènement Meta Connect 2023, le mercredi 27 septembre 2023.

En retard sur ses voisins de la Silicon Valley dans le déploiement de l’intelligence artificielle, Meta en dévoilant des chatbots et des outils générateurs d’images et de texte. Le groupe compte sur la force de frappe de ses réseaux sociaux pour rependre la main.

Le 01/10/2023 à 08h00

«La majorité de la population mondiale fera sa première expérience d’intelligence artificielle générative chez nous», assure Andrew Bosworth, directeur technologique de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp), qui a pris du retard sur ses voisins de la Silicon Valley dans le déploiement de cette technologie.

Le géant des réseaux sociaux a dévoilé des chatbots dotés de personnalités et des outils qui permettent de créer des images et du texte, et interagissent avec l’utilisateur en langage courant. Ces annonces surviennent après des mois d’une course effrénée au développement de la dernière génération d’intelligence artificielle (IA).

En tête, OpenAI, avec son interface ChatGPT, et les groupes Google et Microsoft, qui rivalisent à coup de logiciels conçus pour aider les humains à faire des recherches en ligne, être plus productifs ou encore éduquer leurs enfants.

Mais Meta n’est pas en retard, affirme Andrew Bosworth, interviewé par l’AFP pendant l’événement annuel du groupe californien pour les développeurs. «Il y a plein d’outils cools, comme Stable Diffusion, pour générer des images. Mais ils requièrent pas mal d’expertise et prennent beaucoup de temps», remarque le dirigeant.

«Nous voulions que les résultats soient super et rapides, même sur des smartphones», quand les utilisateurs créeront des vignettes directement dans les messageries, avec des requêtes comme «hérisson à vélo» ou joyeux anniversaire à un marathonien».

De Galactica à Llama

En novembre 2022, deux semaines avant que ChatGPT ne crée la sensation, Meta avait sorti son propre chatbot d’IA générative, spécialisé dans la recherche scientifique. Baptisé «Galactica», il pouvait «rédiger des articles», «résoudre des problèmes mathématiques», mais aussi fabriquer des réponses de toutes pièces.

Meta l’a rapidement retiré de la circulation. «Si cela n’avait tenu qu’à moi, je l’aurais laissé», commente Andrew Bosworth. «Nous avions prévenu que notre chatbot était capable de dire n’importe quoi. L’idée était justement de permettre aux chercheurs de mieux comprendre comment appréhender (cette technologie)».

Mais après des années de controverses autour de la modération des contenus sur ses plateformes, la maison mère de Facebook a moins le droit à l’erreur que ses concurrents ChatGPT, Bing (Microsoft) ou Bard (Google). Les leçons tirées de Galactica ont aidé Meta à affiner Llama 2, la deuxième version de son modèle de langage généraliste. Et pour ses propres personnages virtuels, Meta va probablement tabler sur la prudence au début, et les «libérer avec le temps», indique Andrew Bosworth.

Du métayers à la réalité «mixte»

Fin 2021, en se rebaptisant «Meta», le groupe fondé par Mark Zuckerberg avait abordé son tournant vers le métavers. Une stratégie qui a suscité les réserves des analystes et observateurs, car les progrès n’ont pas été aussi rapides qu’escompté.

Aujourd’hui, Meta met plutôt l’accent sur la réalité «mixte». Ses nouvelles lunettes connectées permettent par exemple aux utilisateurs de diffuser en direct ce qu’ils voient. Et son nouveau casque Quest 3 à 500 dollars gère beaucoup mieux les transitions entre l’environnement physique et l’univers immersif, pour éviter de se cogner dans ses meubles pendant une partie de tennis virtuelle.

Par Le360 (avec AFP)
Le 01/10/2023 à 08h00