Il s'agit de la troisième greffe d'un pénis dans le monde, dont la première réussie a été faite en 2014 en Afrique du Sud. Une première tentative effectuée en Chine en 2006 avait échoué.
"Le patient, Thomas Manning, 64 ans continue à bien se remettre avec une circulation normale du sang dans l'organe du donneur et aucun signe de saignement, de rejet du pénis implanté ou d'infection", précise le Massachusetts General Hospital de Boston (nord-est) dans un communiqué.
"Bien que le patient soit encore dans les tous premiers stades du processus de guérison, ses médecins se sont déclarés prudemment optimistes qu'il pourra retrouver la fonction de son pénis perdu en 2012 après avoir été diagnostiqué d'un cancer qui a nécessité une amputation partielle de l'organe", précise également l'hôpital.
Le pénis transplanté provient d'un donneur décédé dont le groupe sanguin et la couleur de la peau sont compatibles.
L'équipe de chirurgiens et médecins qui a réalisé cette greffe les 8 et 9 mai dernier s'est entraînée pendant plus de trois ans notamment sur des cadavres. Leur objectif était de peaufiner la technique de manière à pouvoir l'appliquer avec succès sur un plus grand nombre de personnes dont notamment des soldats blessés au combat.
Dans une interview au New York Times, Thomas Manning, un employé de banque, a expliqué qu'après l'ablation d'une grande partie de son pénis, il ne lui restait que 2,5 centimètres.
Il décrit aussi l'isolement social qui a résulté de cette amputation, évitant les contacts notamment avec des femmes.
"J'évitais les contacts....je ne pouvais pas avoir de relations avec quiconque", a-t-il dit au New York Times ajoutant: "on ne peut pas dire à une femme qu'on a été amputé du pénis".
L'homme en Chine qui avait eu la première transplantation mondiale de pénis en 2006 avait dû ensuite se faire retirer l'organe en raison "de graves problèmes psychologiques auxquels il a été confrontés ainsi que son épouse", ont expliqué les médecins.
La première greffe réussie d'un pénis a été faite sur un homme de 21 ans en Afrique du Sud en 2014 qui avait perdu son organe viril à la suite d'une circoncision ratée. Après la transplantation, il est devenu père d'un enfant.
Par ailleurs des chirurgiens à la faculté de médecine Johns Hopkins à Baltimore (Maryland) avaient annoncé en décembre 2015 qu'ils prévoyaient de procéder dans une première phase à 60 greffes de pénis, précisant que le premier sur la liste d'attente était un ancien combattant blessé en Afghanistan.
Près de 1.400 militaires ont subi des blessures aux parties génitales entre 2011 et 2013 en Iraq et Afghanistan, selon le ministère américain de la défense.