Mauritanie. Dialogue politique: l’opposition pose ses conditions

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La mouvance présidentielle et l’opposition se retrouvent pour tracer les contours du futur dialogue politique. Parmi les requêtes de l’opposition figure le retour du Bataillon de sécurité présidentielle (BASEP) sous le commandement de l’Etat-major général des armées.

Le 03/12/2015 à 19h29

Le ministre Secrétaire Général de la présidence de la République, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, a rencontré une délégation du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), le plus important collectif de l’opposition mauritanienne, sous la conduite de son président en exercice, maître Ahmed Salem Ould Bouhoubeiny. Un premier contact entre les deux protagonistes depuis le mois de mai dernier.

La rencontre organisée le mardi 01 décembre au Centre International des Conférences de Nouakchott (CICN) s’est déroulée «dans une atmosphère marquée par la sincérité et le sérieux», selon les termes du FNDU.

Au-delà de cette appréciation préliminaire, le collectif de l’opposition a réitéré au négociateur en chef du pouvoir son désir de trouver une réponse écrite par rapport à un projet de feuille de route pour un dialogue politique » soumis depuis plusieurs mois et considéré comme une bonne base de négociations.

Ce document sous la forme d’un véritable catalogue, évoque «des mesures de rétablissement de la confiance». Il préconise notamment «la libération de tous les prisonniers politiques, le respect de la constitution, l’arrêt de la répression des manifestations pacifiques, le respect du principe constitutionnel de la limitation à deux du nombre de mandats du président de la République, une réforme des forces armées et de sécurité, une déclaration publique de patrimoine du président de la République, une baisse des prix des denrées de base….».

La revendication relative à la libération des détenus d’opinion renvoie au cas de Biram Ould Dah Ould Abeid, leader de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA)-une ONG antiesclavagiste, prix des Nations-unies (ONU) pour les droits de l’Homme en 2013, candidat classé deuxième à l’issue de l’élection présidentielle mauritanienne du 21 juin 2014 et qui purge actuellement une peine de 2ans de prison.

Quant à la requête portant sur la réforme des forces armées et de sécurité, elle vise manifestement un retour du Bataillon de sécurité présidentielle (BASEP), sous le commandement de l’Etat major général des armées.

Par Cheikh Sidya
Le 03/12/2015 à 19h29